Harkis et pieds-noirs en vedette sur Canal+
L’émission Dimanche+ de Canal+ diffusera, demain dimanche à 12h45, quatre reportages dont l’un est consacré à la «drague des rapatriés». Réalisé par Karim Rissouli et Camille Girerd, ce reportage met en avant «le poids» des harkis, des anciens de l’Organisation armée secrète (OAS) et des pieds-noirs dans la campagne électorale. Il lève le voile ainsi sur les pratiques et l’hypocrisie des différents candidats à la présidentielle qui tentent par tous les moyens, parfois désespérément, d’appâter cet électorat qui demeure, cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie, très influent sur la politique française. «Ils sont plus de quatre millions et entendent bien peser de tout leur poids sur la campagne. Harkis ou pieds-noirs, ce sont les rapatriés d'Algérie. 50 ans après la fin de la guerre, ils reprochent toujours à la France de les avoir abandonnés. En 2007, ils avaient majoritairement voté pour Nicolas Sarkozy, séduits par ses promesses. Aujourd'hui, Marine Le Pen s'est lancée dans leur reconquête», peut-on lire dans la présentation de l’émission mise sur le site de cette chaîne très regardée en France et ailleurs. Le reportage n’est en réalité qu’une version améliorée et actualisée d’un autre reportage du même genre, fait par la même équipe et diffusée il y a une année dans la même émission. En annonçant en grande pompe ce reportage, la chaîne Canal+ assure ainsi une promotion inédite des anciens criminels de guerre, responsables de nombreux massacres et tueries d’Algériens. Elle les encourage dans leur «combat» d’aujourd’hui pour la réhabilitation et la reconnaissance de leur «sacrifice», ô combien important pour la France, bien entendu. Les anciens factieux peuvent d’ores et déjà crier victoire, en bénéficiant d’un tel coup médiatique inespéré cinquante ans après l’indépendance de l’Algérie. Cette programmation, certes justifiée par les «besoins» de la couverture de la campagne électorale, porte insidieusement des marques d’une glorification des crimes coloniaux, en premier lieu ceux de l’OAS, foncièrement opposée à l’indépendance de l’Algérie. Sans le vouloir, peut-être !
Sofiane B.
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