Les événements d’Al-Hoceïma confirment la soumission du MAK au régime marocain
Le mouvement séparatiste de la Kabylie, le MAK, de Ferhat Mehenni ne s’est nullement exprimé sur la répression des populations d’Al-Hoceïma et des autres régions du Rif marocain. Ce mouvement radical, qui réclame l’indépendance de la Kabylie, n’a pas jugé utile de dénoncer les arrestations massives de manifestants berbères au Maroc. Ni ses «cadres» ni son «leader», Ferhat Mehenni, n’ont réagi à ces événements, qui ont pourtant fait le tour de la planète et occupé les unes de plusieurs médias internationaux.
Le MAK et son chef, qui s’est auto-exilé en France, ont été particulièrement actifs sur la scène internationale quand il s’agissait des événements de Ghardaïa, allant jusqu’à faire dans l’amplification de la situation sur le terrain. Ce mouvement séparatiste avait ainsi vigoureusement condamné «la répression des Mozabites» et appelé les instances internationales, comme l’ONU, à intervenir dans la vallée du Mzab pour «stopper le massacre des Mozabites». Ce mouvement avait même appelé «les journalistes kabyles sensibles au drame des Mozabites à ne plus faire preuve d’équilibrisme dans cette tragédie et d’informer les citoyens sur cette volonté manifeste d’éradiquer le peuple mozabite de ses terres».
Mais la féroce répression des populations amazighes au Rif marocain n’a pas suscité de réaction comme celle exprimée lors des événements tragiques de Ghardaïa. Sur le site du bras médiatique de ce mouvement séparatiste, aucun mot sur ces événements, qui ont redoublé d’intensité ces derniers jours. Le MAK ne voit donc pas les populations berbères du Rif marocain comme «un peuple réprimé», ni la répression des manifestants comme une tragédie. Par son silence assourdissant, le MAK de Ferhat Mehenni ne fait que confirmer ses accointances avec le Makhzen marocain.
Il est évident d’attendre une réaction même timorée d’un mouvement qui défend l’identité berbère en général. Faire l’impasse sur ce qui se passe depuis des jours à Al-Hoceïma, c’est se rendre donc complice de cette répression féroce de manifestations pacifiques. C’est aussi dévoiler sa proximité avec les auteurs de cette répression. Et c’est ce que vient de prouver le MAK.
Hani Abdi
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