Plan d’action du gouvernement : les groupes parlementaires s’expriment
Les présidents de groupe parlementaire des quatre partis politiques de la majorité ont exprimé mardi, lors de leurs interventions, leur soutien au plan d’action du gouvernement présenté dimanche par le Premier ministre, tandis que certains représentants de l’opposition ont exprimé leur rejet et d’autres ont émis des réserves.
Répondant à ceux qui estiment que le changement du gouvernement en moins de trois mois est un indice de manque d’évaluation sérieuse de la situation réelle du pays, le député Saïd Lakhdari, président du groupe parlementaire du FLN (161 sièges), a indiqué que l’«intervention du président de la République avec détermination pour opérer un changement du gouvernement précédent après avoir relevé des dépassements prouve que le chef de l’Etat suit de près la situation». Evoquant la crise en Algérie, M. Lakhdari a estimé que le plan d’action du gouvernement est susceptible d’apporter une solution en impliquant toutes les énergies et en mobilisant les efforts de tous, estimant que la conjoncture actuelle est «exceptionnelle» et nécessite un discours sérieux, sans exagération.
Pour sa part, Belabbas Belabbas, président du groupe parlementaire RND (100 sièges) a réaffirmé la position «constante» de sa formation vis à vis du programme du président Bouteflika. Et d’ajouter que le plan d’action du gouvernement intervient pour le concrétiser sur le terrain, tout en poursuivant les efforts pour la mise en œuvre de son programme électoral, considéré désormais comme un «programme de nation».
Le président du groupe parlementaire MPA (13 sièges), Hadj Cheikh Barbara, a exprimé le soutien de son parti au programme présidentiel. Considérant que la sécurité et la stabilité figurent parmi les priorités du gouvernement, l’intervenant a estimé que le peuple algérien est conscient de l’importance de ces deux facteurs dans la consécration du processus de développement.
Mustapha Mouassa, président du groupe parlementaire (TAJ (20 sièges), a souligné le soutien de son parti au contenu du plan d’action qui a «relevé les nombreux dangers qui menacent l’économie nationale, en adoptant un discours sincère empreint d’une volonté réelle de faire face à la conjoncture».
Le président du groupe parlementaire des indépendants, Lamine Osmani, a saisi l’occasion pour s’adresser au Premier ministre et lui rappeler le «poids» du groupe des indépendants quand il s’agit des décisions importantes qui servent le pays, en faisant allusion à leur exclusion de la rencontre ayant regroupé M. Ouyahia avec les représentants des partis de la majorité quelques jours avant la présentation du plan d’action du gouvernement devant le Parlement. M. Osmani a souligné que «l’investissement dans le facteur humain est la locomotive de toute action gouvernementale», saluant dans ce contexte les nouvelles initiatives contenues dans le document en faveur de la société visant à «consolider la confiance à travers l’éradication des facteurs de tension qui contribuent à l’aggravation de la crise» Il a en outre appelé à éviter le discours stérile quand il s’agit des fondements de l’identité nationale.
Pour sa part, le président du groupe parlementaire MSP-FC (34 sièges), Nacer Hamdadouche, a souligné qu’en dépit de l’importance accordée par l’Etat au dialogue, «il n’y a pas encore une volonté d’instaurer un véritable dialogue afin de parvenir à une convergence politique». Concernant le plan d’action du gouvernement, M. Hamdadouche a souligné l’échec de la gestion de la crise multidimensionnelle que traverse l’Algérie en raison de l’«ingérence étrangère dans les décisions politiques et économiques du pays». Evoquant les prochaines élections locales, l’intervenant a affirmé qu’«elles seront la plus grande épreuve que rencontrera le Premier ministre lors de son mandat d’autant que la fraude est l’une des plus grandes formes de corruption depuis l’indépendance».
De son côté, le président du groupe parlementaire FFS, Chafaa Bouiche, a indiqué que sa formation politique refusait le plan d’action du gouvernement qui est «une solution temporaire proposée par le gouvernement pour sortir de la crise». Et de critiquer «l’instabilité de la décision politique en raison des nombreux changements qu’a connus récemment le gouvernement». Chafaa Bouiche considère en outre que le plan d’action du gouvernement «ne peut apporter une solution à la crise eu égard à la gravité de la situation», considérant que «la crise est réelle et nécessite des solutions effectives», tout en critiquant «ceux qui estime que le départ du président est la solution de cette crise». L’intervenant a réitéré la revendication du FFS : réalisation d’un consensus national auquel adhéreront toutes les forces politiques et les acteurs sociaux.
Pour sa part, le président du groupe parlementaire PT, Djelloul Djoudi, a salué les décisions souveraines qui ont évité l’Algérie de vivre les affres du printemps arabe à travers le maintien de son indépendance financière, appelant le gouvernement actuel à ouvrir un débat vaste et réel et de s’éloigner de toute décision susceptible de déstabiliser le pays. M. Djoudi a mis en garde contre la réinsertion de la loi sur la santé qui inquiète les praticiens et les citoyens et menace le système national de santé, appelant par ailleurs à la promulgation de lois renforçant l’indépendance de la magistrature, la liberté de réunion et d’expression.
R. N.
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