Complot de Paris et Rabat contre l’Union africaine : ultimatum à la Côte d’Ivoire
Par Karim Bouali – Algeriepatriotique a appris de sources sûres que les autorités ivoiriennes viennent de se voir fixer un ultimatum jusqu’au 27 octobre pour envoyer une lettre d’invitation à la République sahraouie pour prendre officiellement part au Sommet UA-UE. Passé ce délai, si le pays hôte ne s’exécute pas, l’organisation du Sommet sera retirée à la Côte d’Ivoire et sera transférée au siège de l’Union africaine, à Addis-Abeba. Les membres du Conseil exécutif de l’organisation panafricaine, qui réagissent ainsi avec fermeté aux manœuvres du Maroc, s’appuient sur la décision 942 du Sommet de janvier 2017.
Cette décision prévoit, au titre des sanctions contre tout pays hôte du Sommet qui refuserait d’appliquer le consensus africain portant sur la nécessaire participation des 55 Etats membres de l’UA, que le bénéfice de l’organisation du Sommet lui soit retiré et que celui-ci soit transféré automatiquement à Addis-Abeba afin que les décisions adoptées par les chefs d’Etat et de gouvernement africains puissent être respectées et appliquées.
Ceci signifie, en définitive, que la RASD sera formellement invitée au Sommet, quel que soit le scenario envisagé, et ce malgré les nombreuses manœuvres de coulisses que mènent le Maroc et son protecteur extra-africain, la France, en l’occurrence.
La France et le Maroc avaient décidé de torpiller le prochain Sommet entre l’Union africaine et l’Union européenne, l’objectif de Paris et Rabat étant que la RASD ne puisse pas y assister. La France prête son assistance diplomatique à un Maroc désemparé depuis que l’Union européenne a accepté de consacrer le format UA-UE, permettant ainsi la participation de la République arabe sahraouie au prochain Sommet, dont la tenue est prévue les 29 et 30 novembre prochain à Abidjan.
En minaudant depuis Rabat sur les «irritants» et les conditionnalités relatives à la «réalité des Etats souverains» afin d’exclure la RASD de ces assises, la France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, se heurte, ainsi, au consensus africain et à la mobilisation de l’Union africaine qui, lors de son dernier Sommet, a décidé en toute souveraineté que tous les Etats membres de l’UA – les 55 dont la RASD – doivent assister aux réunions sur les partenariats auxquels participe l’Union africaine.
Paris a essayé de mobiliser son pré-carré francophone et la Côte d’Ivoire, en tant que pays hôte du Sommet, pour casser le consensus africain et ne pas envoyer d’invitation à la RASD, mais le Conseil exécutif de l’UA vient de lui opposer une réponse cinglante.
Le Makhzen avait, par le biais de son ministère des Affaires étrangères, essayé de baliser le terrain en exhortant les pays participants à ne pas aborder la question de la décolonisation du Sahara Occidental, alors que tous les Africains savent pertinemment que le Maroc vise à neutraliser l’Union africaine, à défaut de la faire imploser, pour garder le bénéfice des territoires sahraouis qu’il occupe illégalement, faisant ainsi du Sahara Occidental la dernière colonie sur la terre africaine.
La France et le Maroc ont échoué dans leur tentative d’écarter la RASD du prochain Sommet UA-UE, un Sommet qui comporte des enjeux cruciaux aussi bien pour l’Union africaine que pour l’Union européenne.
K. B.
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