Rohingyas : Bob Geldof accuse Suu Kyi «d’épuration ethnique»
Le chanteur irlandais Bob Geldof a décidé de rendre une distinction de la ville de Dublin, dont est également récipiendaire Aung San Suu Kyi, pour protester contre l’«épuration ethnique» perpétrée, selon lui, par la dirigeante birmane contre la minorité musulmane rohingya. «Je ne souhaite aucunement être associé à un individu actuellement engagé dans l’épuration ethnique de masse du peuple rohingya», écrit Bob Geldof dans un communiqué. «Nous l’avons honorée, maintenant elle nous répugne et nous fait honte», ajoute-t-il.
Le chanteur était d’ailleurs ce lundi à la mairie de la ville pour rendre sa «Freedom of the City of Dublin», une distinction accordée par la capitale irlandaise qu’il avait reçue en 2005, et Aung San Suu Kyi en 1999. La dirigeante birmane, prix Nobel de la paix, est très critiquée pour son peu d’empathie envers les Rohingyas, considérés comme une des minorités les plus persécutées du monde.
Quelque 900 000 musulmans rohingyas de Birmanie sont entassés aujourd’hui dans des conditions insalubres dans des camps de tentes dans le sud du Bangladesh.
L’exode de plus de 600 000 d’entre eux depuis fin août a été qualifié par l’ONU d’«épuration ethnique». Chanteur militant, Geldof est devenu mondialement connu avec le groupe Band Aid, créé en 1984 pour récolter de l’argent destiné à aider la population en Ethiopie, décimée par la famine. Plus récemment, en 2014, il a réuni un nouveau groupe pour récolter des fonds contre Ebola.
R. I.
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