Anissa Boumediene provoque la colère du régime théocratique de Téhéran
Par Karim B. – Les Iraniens n’ont pas digéré la présence de l’épouse du défunt président Houari Boumediene à une exposition organisée par l’opposition iranienne dans la capitale française, Paris. Réagissant par la voix de l’attaché culturel à l’ambassade d’Iran à Alger, les autorités iraniennes reprochent à Anissa Boumediene de défendre des opposants «à la solde du sionisme et du wahhabisme». Anissa Boumediene a apporté son soutien aux organisations iraniennes qui activent contre le régime des Mollahs, selon le quotidien arabophone Echorouk, qui rapporte l’information puisée du compte Facebook du diplomate iranien.
«Si le défunt Boumediene était encore de ce monde, qu’aurait-il dit à son épouse qui a pris fait et cause pour les serviles et les terroristes et s’est jetée dans les bras des ennemis de l’humanité qui ont uni leurs forces pour aller à l’encontre du choix du peuple et lui substituer l’axe américano-sionisto-wahhabite ?» a écrit Amir Moussaoui, toujours selon Echorouk.
Anissa Boumediene a déclaré, lors de l’exposition organisée à Paris, qu’elle souhaitait la «chute du régime iranien» et «l’avènement d’une femme au pouvoir à Téhéran». «J’aurais aimé que cette femme soit Maryam Radjavi», aurait encore affirmé l’épouse du défunt Houari Boumediene, qui ne faisait qu’exprimer un avis personnel.
L’attaché culturel iranien à Alger a tenu à rappeler les positions de l’ancien président algérien qui aurait, selon lui, «suggéré à l’imam Khomeiny de se rendre en Algérie pour y lancer son action révolutionnaire à partir de ce pays de la Révolution et des martyrs, après que les autorités irakiennes eurent exigé qu’il quittât Bagdad suite aux pressions du Chah d’Iran».
Si Anissa Boumediene n’exerce aucune fonction officielle, ses propos étant libres et n’engageant en rien l’Etat algérien, son statut d’épouse de l’ancien président fait craindre aux Iraniens une influence sur l’opinion publique algérienne, mais aussi iranienne, vu le grand respect qu’Algériens et Iraniens vouent encore au défunt Houari Boumediene.
K. B.
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