Pourquoi Tel-Aviv, Washington et Bruxelles ne souhaitent pas la mort de Daech
Par Sadek Sahraoui – Dans un entretien accordé hier au site web PressTV, l’expert iranien des questions internationales, Farchid Baqeriyan, soutient que «les terroristes se battent pour les intérêts du régime de Tel-Aviv », allusion faite au pétrole vendu par les résidus de Daech à Israël et à l’Europe.
L’expert indique qu’«une Syrie confrontée au terrorisme et à l’insécurité peut bien faire profiter le régime de Tel-Aviv, surtout que les règles du jeu ont changé pour Israël avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump». «Les autorités israéliennes n’ont plus les mains liées et relancent tranquillement leur politique d’occupation et de colonisation dans la région», poursuit Farchid Baqeriyan, pour qui «ce n’est pas étonnant si derrière sa propagande Daech n’a jamais considéré Israël comme une cible prioritaire». L’Union européenne (UE) et la Turquie ont aussi acheté abondamment du pétrole au groupe terroriste.
Tel-Aviv a également mis à profit la crise syrienne pour commencer en toute illégalité des forages pétroliers sur le plateau du Golan, partie intégrante du territoire syrien conquise et colonisée depuis 1967 par le régime sioniste. Ces forages illégaux ont été faits par une compagnie israélo-américaine.
La compagnie exploitante, Afek, est présidée par un criminel de guerre, l’ex-général israélien Efraim Eitam, partisan assumé du génocide du peuple palestinien. Condamné (ou plutôt «réprimandé») pour le massacre de jeunes Palestiniens, alors qu’il était colonel dans les années 1980, Eitam demandait, vingt ans plus tard, alors qu’il était ministre, «qu’on les tue tous». On trouve aussi au conseil d’administration de la maison-mère, Genie Energy, des criminels comme l’ancien vice-président américain, Dick Cheney, ainsi que le magnat des médias d’extrême-droite, Rupert Murdoch, rapporte le site Electronic Intifada.
C’est en septembre 2015 qu’Afek a annoncé la découverte de vastes réserves exploitables de brut dans le sous-sol du Golan, à la suite de quoi le gouvernement israélien lui a donné le feu vert pour l’exploitation. La ressource exploitable se chiffrerait en dizaines de milliards de barils. Cette pratique est totalement prohibée par les conventions internationales, notamment la Convention de La Haye (1907), qui interdit l’exploitation par une puissance occupante – ce qui est le cas d’Israël, son annexion de territoires du Golan étant elle-même illégale – des ressources d’un territoire occupé.
S. S.
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