Le Maroc veut céder aux Sahraouis les terres prises par la Mauritanie
Par R. Mahmoudi – Acculé, le Maroc serait en train d’engager des négociations secrètes avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et son envoyé spécial au Sahara Occidental, Horst Köhler, avec comme proposition de transférer à la République sahraouie (RASD) tous les territoires du Sahara Occidental qui avaient été cédés à la Mauritanie en 1975. Une proposition que les Sahraouis auraient formellement rejetée. Selon les accords de Madrid, signés le 14 novembre 1975, le Sahara, alors occupé par l’Espagne, était partagé entre le Maroc (2/3) et la Mauritanie (1/3).
Ces indiscrétions nous ont été rapportées par Chris Coleman, fondateur du site MarocLeaks, qui décrypte l’actualité marocaine et qui a déjà dévoilé plusieurs affaires scandaleuses dans lesquelles est impliqué le régime monarchique de Rabat.
Cette proposition marocaine illustre la gravité de l’impasse dans laquelle se retrouve actuellement la diplomatie marocaine sur la question sahraouie et explique toutes les tentatives de diversion politiques et médiatiques concentrées sur l’Algérie notamment.
Elle survient la veille de l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, dont le contenu semble être très contraignant pour le Maroc. Cette résolution préconise notamment l’extension de la mission de la Minurso, la mise en place de Casques bleus dans la zone tampon, l’obligation pour le Maroc et la RASD de passer en urgence à la table des négociations directes – chose que refuse obstinément la partie marocaine, en exigeant la présence de l’Algérie – et enfin le risque de transférer le dossier du Sahara Occidental du chapitre V au chapitre VII, selon la Charte des Nations unies.
A noter que le Chapitre VII crée le cadre dans lequel le Conseil de sécurité peut prendre des mesures coercitives. Il permet au conseil de constater «l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression», et de faire des recommandations ou de recourir à des mesures militaires ou non militaires «pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales».
R. M.
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