Mohamed Aïssa : «Des individus comme El-Hadi Doudi ne peuvent pas être des imams»
Par Hani Abdi – Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a totalement écarté le retour aux prêches en Algérie de l’imam intégriste El-Hadi Doudi, en voie d’expulsion de France.
S’exprimant aujourd’hui à Sétif en marge d’un colloque sur l’éducation islamique des enfants, Mohamed Aïssa se montre intransigeant sur le sujet, assurant qu’il ne pouvait considérer comme imam cet intégriste qui officiait comme imam dans la mosquée du Boulevard national, à Marseille, depuis des décennies.
«J’espère pour El-Hadi Doudi qu’il trouvera un autre travail. Des individus comme El-Hadi Doudi ne peuvent pas être des imams. Il ne pourra donc pas exercer l’imamat», a répondu à une question d’un journaliste sur le traitement que va réserver l’Algérie à cet intégriste qui va être bientôt exclu en Algérie pour ses prêches radicaux et incitateurs à la violence. Mohamed Aïssa assure que cet intégriste ne sera pas mis en prison ni poursuivi en justice. Il sera traité comme tout citoyen. Mais il ne doit pas toucher à la religion.
L’opération d’expulsion est lancée après une longue et complexe procédure. Suivi depuis de longs mois par les services de renseignement français, l’imam intégriste aurait joué un «rôle majeur» dans l’expansion du salafisme à Marseille. Agé de 63 ans, l’imam en question préside la mosquée As-Sounna, dans le quartier La Belle de Mai, d’où il a lancé maintes fois «des appels à la haine et à la violence contre les chrétiens, les juifs, les chiites et les personnes adultères, en des termes particulièrement explicites».
Malgré les faits palpables, les autorités françaises n’ont pas recouru à la procédure d’expulsion urgente. La commission d’expulsion du TGI de Marseille a préféré soumettre le cas de cet imam intégriste qui vit en France depuis 1981 au débat devant trois juges. Selon le préfet de la ville, les prêches de cet imam ne diffusent pas une idéologie contraire aux principes républicains et des messages de haine et de violence. Ils dépassent «la sphère religieuse, conduisent les habitants du quartier à un repli communautaire et constituent le terreau d’actions violentes». Un discours haineux qui incite «à des actes terroristes». Cet intégriste reviendra donc dans son pays d’origine.
H. A.
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