Les appels du pied de Dominique De Villepin à l’Algérie à partir de Rabat
Par R. Mahmoudi – Invité à Rabat pour animer une conférence sur la «modernité méditerranéenne», l’ancien chef de la diplomatie française sous Jacques Chirac, Dominique De Villepin, ne s’est pas fait prier pour encenser le régime marocain et plaider, avec des formules maquillées, sa principale cause, à savoir la réouverture de la frontière par l’Algérie, fermée depuis 1994. Il rejoint ainsi un certain nombre d’hommes politiques français qui se font le relai de la propagande marocaine.
Lors de cette conférence organisé au Musée d’art moderne et contemporain Mohammed-VI, Dominique De Villepin a, ainsi, estimé que la fermeture de cette frontière coûtait deux milliards de dollars de manque à gagner pour les deux pays. L’orateur ne précise ni sa source ni dans quelles proportions chacun des deux pays accuserait une telle perte. Mais il est clair qu’il puise ses données des statistiques marocaines et que le seul pays à pâtir de la fermeture de la frontière demeure le royaume du Maroc. Le gouvernement marocain, tout le monde le sait, réclame la réouverture de la frontière avec l’Algérie dans le seul dessein de faire profiter aux régions frontalières des rentes que leur procuraient les flux de touristes algériens. Toute l’activité commerciale dans ces régions est quasiment paralysée depuis cette date. Les suppliques marocaines à l’adresse d’Alger ont accru depuis la montée des contestations sociales à travers plusieurs régions du royaume, menaçant gravement le système politique en place.
Cette déclaration de Dominique De Villepin à Rabat confirme les appréhensions de sources qui avaient fait part à Algeriepatriotique de leurs soupçons, à l’occasion de sa visite en Algérie, fin mars dernier, quant au lobbying que l’hôte français faisait pour le compte des Marocains, rappelant que c’est dans le bureau même de Dominique De Villepin, au Quai d’Orsay, que fut concocté le «plan d’autonomie» proposé par le Maroc et la France, pour échapper à la perspective d’un référendum et la mise en œuvre du plan Baker qui aurait abouti à l’indépendance du Sahara Occidental.
R. M.
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