La crise qui secoue l’APN pourrait basculer dans la violence ce mardi
Par R. Mahmoudi – La crise qui secoue l’Assemblée populaire nationale (APN) depuis plus de deux semaines est tout d’un coup montée d’un cran et risque de prendre une tournure aussi inédite que dangereuse. Ainsi, immédiatement après avoir annoncé le retrait de la couverture politique à Saïd Bouhadja, la direction du FLN passe à la vitesse supérieure, en instruisant les députés du parti d’organiser, dès la matinée de ce mardi, un «sit-in de protestation» dans l’enceinte de l’hémicycle, officiellement, pour exprimer leur «ras-le-bol» de l’attitude du président de l’Assemblée.
Si le chef du groupe parlementaire du FLN, qui répondait lundi aux questions des journalistes, se refusait d’emblée à utiliser le terme de «protestation» pour qualifier l’action programmée pour ce mardi, il est établi pour l’opinion publique que celle-ci ne pourrait avoir comme objectif que celui d’empêcher par la force le président de l’APN d’accéder à son bureau, situé au cinquième étage de l’édifice. Or, il faut rappeler que cette éventualité avait déjà été avancée dès la première semaine, mais contestée sur le coup par nombre de députés de la majorité qui y voyaient un acte «imprudent» qui pourrait avoir des conséquences incalculables. Il se trouve qu’entre-temps, le FLN n’a plus d’autres cartes à jouer, après avoir épuisé tous les recours et usé de menaces claires pour amener le militant Bouhadja à «se rendre à la raison».
Il faut dire aussi que l’absence d’arbitrage dans ce conflit n’a pas aidé à aboutir à un dénouement politique et négocié. La présidence de la République, dont se réclament les deux parties, s’est murée dans un silence inexpliqué, alors qu’un simple communiqué aurait suffi pour y mettre un terme.
La question que l’on ne peut s’empêcher de poser, après cette dangereuse escalade, est de savoir ce qui peut en découler à court terme, aux plans politique et juridique. Car on sait que même si les députés de la majorité parviennent à empêcher «physiquement» Saïd Bouhadja de poursuivre ses activités, cela n’aura aucune incidence effective sur le problème posé. A moins que «l’état d’empêchement» qui serait induit par le rassemblement des députés soit interprété comme une forme de «vacance» du poste de président de l’Assemblée prévue par la Constitution.
R. M.
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