Il faut réactualiser la sûreté interne

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La sécurité doit être repensée au sein des établissements universitaires. New Press

Par Bachir Medjahed – L’intrusion d’étrangers dans les universités et les résidences pour y commettre des actes d’agression rend obligatoire la révision des systèmes de sûreté interne des établissements qui s’avèrent actuellement totalement inappropriés. Les menaces ont changé de nature dans ces lieux. Idem dans tous les lieux fréquentés par le grand public.

La réflexion stratégique impulsée au début des années 1990 et orientée vers la redéfinition de l’architecture de sécurité intérieure et des parades à mettre en œuvre face aux menaces terroristes n’avait pas pris en compte les données liées au grand banditisme et à la délinquance.

Afin de désengager les forces de sécurité (police et gendarmerie) des missions de protection et de surveillance des établissements et des sites stratégiques, pour les recentrer sur la lutte antiterroriste, des solutions d’urgence ont été élaborées et mises en œuvre, dont principalement la création d’un corps de la garde communale et le système de sûreté interne des établissements. Les systèmes internes des établissements, à charge des organismes civils par le biais de la création d’agences de sécurité (ou de gardiennage de sécurité), étaient principalement conçus pour prévenir les intrusions terroristes. Chaque établissement devait se pourvoir d’un plan de défense.

Mais, aujourd’hui, le contexte stratégique a changé. Ce dispositif avec les missions qui lui étaient confiées par l’ordonnance portant sûreté interne des établissements est resté pratiquement figé en l’état, alors que les menaces se sont diversifiées et ont changé de nature. La réflexion sécuritaire, par contre, n’a pas accompagné ce changement de contexte, plus particulièrement en ce qui concerne le gardiennage sécuritaire. Deux exemples peuvent être fournis à l’appui de ce constat.

Il nous arrive d’entendre une jeune étudiante déclarer avoir été menacée puis dépossédée de force de son téléphone portable dans l’enceinte même de l’université par un jeune non étudiant sous les regards impuissants des agents de sécurité. L’autre exemple concerne l’accusation selon laquelle les agents de sécurité admonestent étudiants et étudiantes.

Dans les deux cas, la menace terroriste a probablement disparu, bien que la posture de vigilance doive demeurer constante. La menace a changé de nature, alors que les missions des agents de sécurité sont restées figées.

Il importe donc de reprendre la réflexion menée à l’époque au sein du conseil interministériel de sécurité – qui n’est pas formalisé à ce jour – d’intégrer les données de nouvelles menaces dans l’ordonnance portant sûreté interne des établissements et de redéfinir en complémentarité les missions des délégués de wilaya en matière de sécurité.

Il s’agit, cette fois-ci, de prendre en charge la sécurité à l’intérieur même des établissements en assurant aux agents de sécurité une formation adaptée aux nouveaux enjeux de sécurité.

Si l’animation des agences de sécurité (publiques et privées) peut incomber – c’était l’objectif initial – aux délégués de wilaya, dans l’attente que des réformes dans la zone des activités de l’Etat intègrent l’élu dans le champ local de la sécurité, l’animation coordonnée des délégués de wilaya devrait pouvoir trouver une réponse dans l’éventuelle reprise du projet abandonné de création d’un délégué national placé auprès du ministre de l’Intérieur.

D’autre part, l’exemple non oublié du camion piégé lancé contre le mur de l’enceinte de la centrale électrique de la Sonelgaz au Hamma, à Alger, nécessite aussi la clarification du concept de «sécurité aux abords immédiats» de l’établissement inclus dans l’ordonnance citée ci-dessus. Quelles sont les limites des «abords immédiats» quand l’APN avait rejeté la proposition en la matière formulée par le ministère de l’Intérieur ?

Au sein des deux Assemblées parlementaires, s’il y a bien une commission défense nationale, il n’y a pas, par contre, une commission parlementaire de sécurité intérieure dans le nouveau contexte.

Un autre point demeure à étudier : quel statut pour les agences de sécurité ou, mieux encore, pour les agents de sécurité qui demeurent toujours des contractuels ?

B. M.

Comment (7)

    MELLO
    29 octobre 2018 - 18 h 28 min

    La sécurité, un domaine fort complexe pour pouvoir être pris en charge par la seule réactivation ou la création de polices internes. La sécurité passe en priorité sur l’éducation , mais l’éducation de tout un peuple, avec un nouveau projet de société : De quelle type de société veut on ? . Si aujourd’hui, on joue sur le terrain avec des démocrates, des islamistes, des berberistes, des arabisants , des corrupteurs et des corrompus, on continue d’ignorer la valeur traditionnelle Algerienne: respect, hospitalité et pardon, on a beau mettre un policier derrière chaque citoyen ,on assistera à toute forme de violence et d’insécurité. Si l’État n’intervient pas au bon moment, au bon endroit là où il y a dérapage, le problème sécuritaire persistera.

    Karim
    29 octobre 2018 - 15 h 05 min

    Le tout sécuritaire n’est pas et ne sera jamais la solution.
    Il y a un malaise qui va s’accentuer encore plus en Avril prochain.
    Il y a échec total de toutes les politiques donc il y a mal vie.
    Il n’y a aucun but donc il y a désarroi.
    En fait il n’y a aucune politique donc il n’y a aucune motivation.

    wella wesh
    28 octobre 2018 - 17 h 27 min

    La répression n’étant pas à la hauteur, on récidive, car la démographie exige de gros moyens dans tout les domaines (sécurité, logement, emploi…). Si on n’assure pas les exigences (corruption) de la fourmillière, on se dirige inexorablement vers la pauvreté et l’anarchie pour arriver au chaos.

    Oeil de lynx
    28 octobre 2018 - 11 h 51 min

    Vision restrictive et mécaniste du concept même de Gestion des Risques … Croire qu’en créant une structure , en désignant un responsable ou en éditant un texte on parvient à maitriser une menace est illusoire : chaque risque dont vous parvenez à empêcher la matérialisation par ces moyens engendrera d’autres risques , de nature et aux conséquences quelquefois différentes .
    Quant au Délégué National , laissez-moi rire de l’idée , ce sera encore la tête de turc payée pour essuyer les plâtres à chaque scandale .
    Tant que gérer les risques ne fera pas partie des responsabilités directes ( protection du bilan ) des gestionnaires , il y aura encore suffisamment de  » Allah Ghaleb  » pour justifier n’importe quelle catastrophe !
    Pour ce qui était des textes portant Protection du Patrimoine Public et Création des Structures de SIE qui auraient effectivement pu servir de fondation à un dispositif national de protection des institutions du pays , ils ont été dévoyés de leur fonds pour devenir , sous l’impulsion d’un  » cellule  » du Ministère de l’intérieur et des Collectivités Locales , un simple catalogue de moyens pompeusement dénommé « Plan de Défense  » dont l’efficacité était approuvée par un quarteron d’administrateurs réunis , sans qualifications ou orientations particulières , sous la pompeuse appellation de  » Commission de Sécurité de Wilaya « …
    Tant qu’il y aura des pouvoirs distribués sans les responsabilités qui vont avec les hommes auront tendance à gérer , surtout , les risques liés à leur intérêts propres …

    Fais ce que je te dis mais ne fais pas ce que je fais.
    27 octobre 2018 - 15 h 00 min

    IL FAUT RÉACTUALISER LA SÛRETÉ INTERNE À : l’APN.
    ILS ONT MONTRER AU PEUPLE ALGÉRIENS PAR LEURS COMPORTEMENTS COMMENT ONT OBTIENT LES CHOSES QUE L’ONT DÉSIRES DANS CE PAYS.
    L’ANARCHI , LES PUTSCH.
    ILS ONT OUVERTS LES YEUX AUX ALGÉRIENS.
    QU’ELLE BELLE EXEMPLE DE SÉCURITÉ INTÉRIEURE QUE CES PSEUDOS DÉPUTÉS.

    Amazighkan
    27 octobre 2018 - 14 h 18 min

    Il y a au moins 800 000 policiers dans le pays et le phénomène de violence et d’incivilité ne cesse de croître. Quand on voit comment se comportent les stadiers censés canaliser les supporteurs je doute fort que la proposition de l’auteur de l’article soit la plus appropriée.

    Gatt M'digouti
    27 octobre 2018 - 11 h 48 min

    Installez des cameras dans les enceintes des universités et tout ira pour le mieux ! ça se fait partout dans le monde ! Des dangereux délinquants et criminels ont été appréhendés grâce aux cameras !
    Et surtout réactivez Kharouba !!!!

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