Abdelkader Hadjar peut-il succéder à Djamel Ould-Abbès à la tête du FLN ?
Par R. Mahmoudi – Selon l’hebdomadaire français Jeune Afrique, citant des sources informées, l’actuel ambassadeur d’Algérie à Tunis, le fringant Abdelkader Hadjar, aurait été approché, il y a deux semaines à Paris, par le frère du président, Saïd Bouteflika, pour lui proposer de prendre la place de Djamel Ould-Abbès au poste de secrétaire général du FLN.
La même source précise que Hadjar «n’a pas formellement décliné la proposition» et qu’il aurait demandé «du temps» afin de régler ses affaires avant de rentrer à Alger. Si cette information venait à se confirmer, cela reviendrait à dire que l’éviction de Djamel Ould-Abbès était sur les tablettes des décideurs de la présidence de la République juste après l’élection de Mouad Bouchareb comme nouveau président de l’APN dans les conditions connues de tous.
Il reste à savoir pourquoi le choix d’Abdelkader Hadjar comme successeur possible de Ould-Abbès alors que rien n’est encore tranché au niveau des plus hautes instances du parti. Le maintien de Mouad Bouchareb comme intérimaire pour une durée indéterminée participe, en effet, du flottement qui marque cette période de transition au sein du FLN, suite à la démission surprise de Djamel Ould-Abbès. Autre obstacle qui vient compliquer la mission de la direction du parti, et qui rend la situation encore plus illisible : les dispositions du règlement intérieur imposent au parti de désigner le membre du bureau politique le plus âgé qui, ironie du sort, se trouve être l’ex-président de l’APN, Saïd Bouhadja, celui-là même que Djamel Ould-Abbès et toute la direction du parti s’étaient donnés à fond pour déboulonner.
Ceci dit, du point de vue politique, le choix d’un homme de la trempe d’Abdelkader Hadjar dans la conjoncture actuelle traduirait le besoin d’avoir à la tête du parti majoritaire «un homme d’envergure», apte à assumer les lourdes tâches qui attendent la future direction du FLN pour la réussite des prochaines échéances politiques, à commencer par la présidentielle du printemps 2019.
Connu pour être un homme de poigne et pour avoir surtout pensé et mis en marche le fameux «coup d’Etat scientifique» contre Abdelhamid Mehri en 1995, Abdelkader Hadjar peut, en effet, insuffler une nouvelle dynamique au parti qui traverse aujourd’hui une zone de grande turbulence. Mais, dans quelle direction ?
R. M.
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