Spectacle indigne
Par Akram Chorfi – Il est aberrant de voir la vie politique du pays submergée par des faits partisans et des guerres intestines qui n’apportent rien aux citoyens algériens et qui n’a même pas vocation à enrichir la vie politique d’un quelconque surcroît de valeur en matière de vie démocratique nationale.
Si d’aucuns peuvent y voir le signe d’une dynamique sous-terraine qui met face à face des acteurs qui ont en vue la prochaine élection présidentielle, c’est qu’ils acceptent de prendre part, en tant qu’acteurs ou en tant que spectateurs, à des pratiques qui, aux yeux des citoyens ordinaires, dévalorisent la chose politique et, plus grave encore, dessinent aux générations de jeunes un modèle représentatif indigne de l’Algérie des pères fondateurs et de l’Algérie dont ils rêvent.
Une véritable débauche partisane, politique et médiatique au service d’un débat stérile qui n’a aucune fonction sociale, sinon celle de détourner les Algériens de questions très sérieuses qui engagent leur avenir et le devenir de l’Algérie.
S’il est vrai que la présidentielle est une échéance très importante pour la stabilité du pays et pour la cohésion nationale, ce qui se passe dans cette avant-scène politique préélectorale n’est pas censé remonter en surface, encore moins affecter la vie d’une institution aussi impliquée dans la vie nationale que le Parlement.
Cette avant-scène du tout-politicien n’est pas censée, non plus, faire perdre de vue, y compris à nos médias dont c’est le rôle d’être en éveil, les enjeux sociaux, économiques et humains qui dépendent de la réussite des politiques publiques multisectorielles pour sortir le pays de la psychose chronique qui caractérise notre dépendance des seuls hydrocarbures.
Tant de fléaux sociaux représentent, par ailleurs, de grandes menaces dans un pays où 80% de la population sont jeunes et vulnérables, en perte de repères, focalisés sur des rêves d’ailleurs que renforcent les déboires politiciens et les dérives partisanes à travers ce spectacle continuel du ridicule qui ne tue pas.
A. C.