Il n’a rien dit
Par Mohamed El-Ghazi – Le Premier ministre fraîchement installé a paru en complet déphasage avec l’urgence dictée par la situation actuelle. Noureddine Bedoui a esquivé la majorité des questions des journalistes présents à sa conférence, animée, jeudi matin, conjointement avec le vice-Premier ministre, Ramtane Lamamra.
La conjoncture requiert plus de responsabilité, de disponibilité et de maîtrise des questions de l’heure qui préoccupent les Algériens au plus haut point. Trois conditions qui ont manqué dans les déclarations du Premier ministre, resté bloqué sur une seule et même réponse à des questions de fond, posées par les nombreux journalistes restés sur leur faim.
En dépit de l’extrême sensibilité de la situation, selon ses propres termes, Noureddine Bedoui a réitéré son «respect» des manifestations et la «disposition» du pouvoir à faire participer «toutes les composantes de la société» dans la conférence du consensus national. Il a affirmé d’une voix pourtant hésitante n’avoir «aucun complexe» et être «prêt à accepter toutes les propositions qui émaneront de la conférence nationale inclusive».
Qui sont les membres du nouveau gouvernement ? Combien durera la conférence nationale ? Si l’opposition refuse de participer à cette conférence nationale, comment le gouvernement va-t-il convaincre d’y prendre part ? Pourquoi le président Bouteflika a-t-il présenté sa candidature puis a nié avoir voulu rempiler dans sa lettre adressée au peuple ? Que répondez-vous au peuple qui estime que vous faites partie du système ? Toutes ces questions ont été éludées et sont restées sans réponse. Le nouveau Premier ministre qui a paru mal à son aise a, en définitive, parlé pour ne rien dire.
M. E.-G.
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