Bedoui rendra-t-il le tablier après avoir échoué à former le gouvernement ?
Par R. Mahmoudi –Plus d’une semaine après sa nomination à la tête du gouvernement, Noureddine Bedoui n’arrive pas à avancer dans la constitution de son équipe, alors que le temps presse. Annoncées officiellement pour dimanche dernier, les consultations avaient été en réalité lancées dès les premiers jours de sa désignation. Le pouvoir semble avoir mal sous-estimé, au départ, les blocages et les refus massifs essuyés qui allaient retarder la finalisation de la liste des membres du gouvernement. D’où cette panique aujourd’hui au sein du sérail à l’idée de ne pas pouvoir former un Exécutif crédible, associant pour la première fois des membres de la société civile.
Comment Noureddine Bedoui s’est-il retrouvé devant cette impasse ? Selon une source proche du Premier ministère, citée par l’hebdomadaire Jeune Afrique, cette cascade de rejets va avoir «un impact négatif sur la concrétisation du reste des engagements du président Bouteflika». «Nous avons commis une erreur monumentale, en faisant des offres de concertation à des personnalités et organisations qui ont déjà refusé la feuille de route du président de la République», avoue cette source.
Le même responsable ajoute : «Nous sommes face à un dilemme : si nous ne les associons pas, nous serons accusés de les exclure. Si on les convie, je pense qu’ils vont refuser de s’asseoir autour de la même table que nous. On est donc en train de calculer les risques de chacune des deux options», explicite notre source à la Primature.
Un ex-ministre du RND confie au même magazine qu’au Premier ministère tous les conseillers «sont mis à contribution pour trouver une solution urgente susceptible de sauver la face».
Ce qui est connu pour l’instant est que des invitations adressées, entre dimanche et lundi, à 13 syndicats autonomes relevant de la santé publique, de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ont toutes été rejetées. Craignant d’être discrédités par la rue, les dirigeants de ces organisations, y compris celles qui sont réputées proches de l’administration, ne veulent prendre aucun risque. «Nous sommes contre le prolongement du quatrième mandat et, de ce fait, pour une rupture totale et définitive de cette façon de gérer le pays. Ces conditions ne sont pour l’instant pas remplies», justifie Lyes Merabet, secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP).
Dans la foulée, plusieurs membres dissidents du FCE auraient refusé, d’après la même source, de prendre part à ces consultations.
R. M.
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