Le pouvoir doit se rendre à l’évidence
Par Aziz Ghedia – Après quatre vendredis de suite de manifestations pacifiques et spectaculaires, il est à craindre que le mouvement populaire ne s’essouffle. D’autant plus que jusqu’ici, le résultat est maigre. Il est vrai que le président-candidat Bouteflika a renoncé à son cinquième mandat, mais le pouvoir reste toujours droit dans ses bottes, ses Premiers ministres «deux en un» cherchant toujours à former un nouveau gouvernement pour conduire la transition exigée par le peuple.
Le peuple, lui, veut le départ inconditionnel et tout de suite de tous les hommes qui ont eu à présider aux destinées du pays, à commencer par les partis de la coalition au pouvoir (FLN, RND, TAJ, MPA et autres micro-partis). En quelques mots, le peuple veut la chute du régime mais celui-ci s’arc-boute de toutes ses forces et ne veut pas lâcher prise. Jusqu’à quand durera ce bras de fer ?
Pour une fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante, le peuple est uni, dans toutes ses composantes sociologiques, et parle le même langage : «Pouvoir dégage» ! Que faudra-t-il encore pour que Bouteflika et son clan, le clan qui a mené le pays vers des lendemains incertains tant du point de vue économique que du point de vue sécuritaire (la situation pouvant dégénérer à tout moment) comprennent ce langage ?
Beaucoup de gens, angoissés, stressés, parfois pratiquement presque au bord de la crise de larmes devant ces événements historiques qui restent pourtant pacifiques, se posent la question. Que va-t-il se passer dans les prochains jours ? La réponse est pourtant toute simple : nul ne le sait de façon sûre et certaine. Ce bras de fer entre le peuple et le pouvoir va durer encore au moins jusqu’à la fin avril. Mais il est permis de dire, d’ores et déjà, que le rapport de force est nettement en faveur du peuple que, probablement, avant la fin avril, il n’y aura en Algérie ni les Bouteflika ni leurs partisans. Ils seront tous balayés par la tornade populaire.
Une question taraude en ce moment les esprits. On nous fait peur. On nous dit que le départ de ce système va créer le vide. Un vide institutionnel. Mais on semble oublier que, justement, la nature a horreur du vide. Gageons que ce vide va être tout de suite comblé par les personnes de bonne volonté. Et les personnes de bonne volonté, il n’en manque pas en Algérie. En effet, il est bien connu que l’Algérie recèle d’importantes potentialités humaines que ce soit en intra muros ou à l’étranger. Le jour J, celles-ci vont, sans aucun doute, répondre à l’appel du pays. Preuve en est qu’aujourd’hui même, les Algériens où qu’ils se trouvent sont en train de donner un bel exemple au monde entier. Le pouvoir nous fait peur en nous disant «après moi, le déluge». Soyons donc hommes et disons lui «non, nous pouvons nous prendre en charge». Notre jeunesse qui a assez souffert de ce régime est prête à relever les défis pour que vive l’Algérie, comme l’ont fait ses aînés en 1954. Pacifiquement.
A. G.
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
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