Des manifestants placés sous mandat de dépôt pour «atteinte à l’unité nationale»
Par Mounir Serraï − Une dizaine de manifestants, interpellés vendredi dernier avec l’étendard amazigh, ont été placés sous mandat de dépôt, après avoir été déférés devant les procureurs de la République des tribunaux de Sidi M’hamed et de Bab El-Oued.
Onze manifestants sont passés devant le tribunal de Sidi M’hamed. Cinq autres, deux de Aïn Benian et trois de Haïzer dans la wilaya de Blida, ont été présentés devant le procureur de la république de Bab El-Oued. Ces manifestants ont été interpellés vendredi par la police, instruite de confisquer l’étendard amazigh.
Leurs avocats sont surpris par le chef d’inculpation retenu contre eux, à savoir «atteinte à l’unité nationale». Ainsi donc, ces porteurs de l’étendard amazigh risquent 20 ans de prison. Plusieurs partis, personnalités et associations ont dénoncé ces poursuites judiciaires. Dans un texte publié sur son mur, Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) appelle à rester «mobilisés, unis et solidaires et surtout pacifiques». «Evitons de tomber dans le piège de la provocation, la violence et la division, gardons surtout le cap sur notre mouvement pour le changement, rendez vous au 19e vendredi», conclut-il.
Pour le Réseau contre la répression, «c’est une décision inacceptable». «Un recours sera introduit demain matin par les avocats et une demande de liberté provisoire sera déposée dans les trois jours», ajoute ce Réseau. «Un appel est lancé pour un rassemblement populaire aujourd’hui même, à 18h, au niveau du rond-point Aïssani à Aïn Benian», conclut ce réseau.
M. S.
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