Qui distille les rumeurs sur la mort de Bouteflika et son frère et dans quel but ?
Par Nabil D. – «Information» virale sur les réseaux sociaux hier : Abdelaziz Bouteflika serait mort. Cette folle rumeur a sans doute été accentuée par un dispositif sécuritaire inhabituel constaté à proximité du domicile de l’ancien président de la République, à El-Biar, où des agents de la Direction de la sécurité et de la protection présidentielle (DSPP) sont postés de façon continuelle, y compris après sa démission forcée.
Mais cela ne semble pas être l’unique raison de cet «emballement». Car cette rumeur intervient quelques jours après une autre, persistante, sur l’état de santé de Saïd Bouteflika qui se serait dégradé, voire sur une tentative de «suicide» qu’il aurait faite en se privant de nourriture. D’autres évoquent carrément un trouble mental qui l’aurait affecté car ne supportant pas sa détention.
Ces fausses informations qui reviennent de manière régulière sur la Toile ne peuvent pas être le simple fait de personnes indélicates qui chercheraient à «faire l’intéressant». La rapidité avec laquelle elles sont propagées, la méthode insidieuse utilisée par leurs auteurs pour faire avaler la couleuvre au plus grand nombre et la multiplication des partages de façon invraisemblable sont une preuve irréfragable d’une machination orchestrée par des professionnels.
La question est de savoir qui se cache derrière ces manipulations et pour quel but inavoué. En quoi la mort de Bouteflika ou l’état de santé de son frère Saïd peut-il avoir un impact sur le développement de la situation politique dans le pays ? Cherche-t-on à «rappeler» les Algériens aux «bons souvenirs» de Bouteflika au cas où ils l’auraient oublié maintenant que leur colère s’est détournée de l’ancien Président que Gaïd-Salah voulait faire régner à vie ?
Quoi qu’il en soit, notent des observateurs avisés, les jours à venir seront marqués par de nombreux soubresauts avec la révision de la Constitution, le début du dialogue auquel a appelé Abdelmadjid Tebboune et un certain nombre de décisions que ce dernier devra prendre pour essayer de trouver un compromis avec l’opposition et le Mouvement de contestation populaire. «Il faudra donc s’attendre à une frénésie désinformative», conjecturent-ils.
N. D.
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