Les dessous du cafouillage qui a ébranlé la direction générale des Douanes
Par Mohamed K. – Le remplacement du directeur général des Douanes puis son annulation ont soulevé un tollé général. Ce énième cafouillage, qui fait suite à de nombreux autres, notamment à l’ENTV où la désignation d’Ammar Bekkhouche avait été annulée à la dernière minute, trahit une démultiplication des centres de décision qui rend la tâche d’Abdelmadjid Tebboune d’autant plus difficile qu’elle l’empêche de mettre à exécution les promesses qu’il a faites durant sa campagne électorale.
Selon des indiscrétions, le chef de l’Etat aurait sursis à la nomination du nouveau directeur général des Douanes à la dernière minute après que son conseiller aux questions sécuritaires l’en aurait dissuadé. Ce dernier, ancien directeur de cabinet du général Toufik, aurait été averti par un de ses anciens collaborateurs au sein de l’ex-DRS que le nouveau directeur général serait impliqué dans des affaires et qu’une enquête qui avait été menée sur lui avait confirmé son implication.
L’actuel directeur général des Douanes avait été nommé en avril dernier, au moment où Gaïd-Salah et un aréopage de généraux qui détenaient la décision de façon abusive avaient lancé une vaste opération de nominations à la tête des institutions qui devaient leur être loyales pour l’exécution de leur feuille de route visant à sauver le système.
Abdelmadjid Tebboune a donc voulu remédier à cette situation, en écartant tous les «fusibles» qui avaient été désignés à l’époque pour cette mission ponctuelle, mais son action semble buter contre les velléités de pouvoir des cercles hérités du court règne chaotique de Gaïd-Salah qui continuent à tirer les ficelles et qui pourraient même chercher à le déstabiliser.
Le nouveau directeur général des Douanes, dont la nomination a été annulée in extremis, ferait partie d’un clan qui aurait roulé pour le clan des Kouninef, aujourd’hui en prison. D’où ce revirement de dernière minute qui indique clairement, selon des sources informées, que tout le monde ne rame pas dans la même direction en haut lieu et qu’Abdelmadjid Tebboune ne pourra aller de l’avant dans l’exécution de son programme s’il ne se débarrasse pas au plus tôt des quelques éléments qui n’ont pas encore digéré son avènement au pouvoir au détriment d’un de ses rivaux.
M. K.
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