Cette attitude qui prouve que le général Tartag connaissait le verdict à l’avance
Par Abdelkader S. – Il est des attitudes qui ne trompent pas. Signe que les jeux étaient à nouveau faits d’avance, l’ancien coordinateur des services de sécurité, le général Bachir Tartag, a refusé d’assister au procès en appel qui s’est achevé sur la confirmation des peines prononcées auparavant contre lui, le général Toufik et le frère du Président déchu, Saïd Bouteflika. Son absence aux audiences de dimanche et lundi était révélatrice d’informations qu’il aurait détenues sur le cours qu’allait prendre la seconde partie du procès de Blida ordonné par l’ancien chef d’état-major de l’armée, le général Gaïd-Salah.
La mort subite de ce dernier et l’arrivée au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune avaient suscité un espoir éphémère qui s’est vite évaporé avec la poursuite de la répression des manifestations pacifiques, de l’emprisonnement de manifestants, le maintien de détenus d’opinion sous les verrous et l’absence de perspectives à court terme et de signes avant-coureurs qui augureraient de la fin imminente de la grave crise multidimensionnelle dans laquelle Gaïd-Salah a entraîné le pays durant son court règne autoritaire et chaotique.
Si le général Toufik et Saïd Bouteflika ont accepté de se donner à une parodie de procès une seconde fois, après un premier verdict totalement injustifié prononcé sur injonction de l’ancien homme fort de l’armée, le général Bachir Tartag a refusé de servir de bouc-émissaire et de bête de cirque à des médias inféodés au pouvoir qui continuent de ruminer la terminologie héritée de l’ère Gaïd-Salah pour décrire celui qui paye pour s’être opposé ouvertement aux quatrième et cinquième mandats de Bouteflika, à savoir l’ancien patron du DRS. Le général Toufik semble également faire les frais de sa décision d’ouvrir le dossier de la corruption qui allait, s’il avait été mené à son terme, atteindre ceux qui se targuent aujourd’hui de combattre le crime économique qui a gangréné toutes les institutions et tous les rouages de l’Etat, sans exception.
Le général Bachir Tartag a vu juste. Le procès en appel n’aura été qu’une pâle copie du précédent, à cette différence près que Louisa Hanoune a été libérée mais non acquittée. L’affaire étant d’essence éminemment politique et les voix de recours judiciaires étant épuisées, la balle est désormais dans le camp du premier magistrat du pays.
A. S.
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