L’ex-ambassadeur Rachid Belbaki entendu dans l’affaire Rebouh Haddad
Par Mohamed K. – Nous apprenons de sources généralement bien informées que l’ancien ambassadeur d’Algérie auprès des Nations unis à Genève a été entendu par la Gendarmerie nationale, cette semaine à Alger. Rachid Belbaki, ancien consul général à Lille, serait impliqué dans une affaire de transfert illicite d’argent vers la France pour le compte de Rebouh Haddad, ex-dirigeant de l’USMA et frère de l’ancien président du Forum des chefs d’entreprise (FCE). Nos sources précisent que Rachid Belbaki, qui occupait auparavant la fonction de directeur des finances au ministère des Affaires étrangères, a ouvert des comptes bancaires au nom de Rebouh Haddad dans la capitale des Hauts-de-France et faisait passer de l’argent clandestinement à partir d’Alger par valise diplomatique. Les deux hommes se sont connus à Bologhine où Rachid Belbaki était membre de l’instance présidentielle du club de football algérois.
La corruption et la vénalité n’ont épargné aucun secteur et se sont étendues à tous les domaines d’activité et à toutes les institutions sous le long règne d’Abdelaziz Bouteflika. Le procès d’Ali Haddad et des autres «oligarques» a révélé les énormes avantages dont ont profité les hommes d’affaires qui orbitaient autour du cercle présidentiel incarné par Saïd Bouteflika, le frère du Président déchu. De grosses fortunes se sont constituées aussi bien chez une caste de nouveaux riches qui a détourné la manne financière engrangée grâce aux revenus pétroliers et des hauts fonctionnaires civils et militaires véreux qui ont amassé des sommes colossales par la corruption, le trafic d’influence, le délit d’initié, l’abus de pouvoir, le détournement et le chantage.
Rachid Belbaki est le premier diplomate à être cité dans les dossiers en cours qui ont mis à nu la complicité entre des commis de l’Etat ripoux et le milieu des affaires infecté par l’argent sale. Bien que des cas similaires aient été signalés et sévèrement sanctionnés par le passé, l’ancien directeur de cabinet de l’ex-secrétaire d’Etat à la Communauté algérienne à l’étranger, Halim Benatallah, soit n’a pas retenu la leçon soit se croyait intouchable. Son rappel aussi précipité qu’inattendu à Alger, bien qu’aucun élément ne laissât présager une telle décision, avait été appréhendé avec circonspection dans le milieu diplomatique, tant aucun mouvement n’était prévu, hormis quelques changements qui pourraient intervenir dans les semaines ou les mois à venir pour donner un coup de fouet à l’action diplomatique enrayée dans certaines capitales stratégiques.
Les révélations se poursuivent donc et les affaires liées au crime économique risquent de durer encore de longues années au vu du nombre d’individus impliqués dans ce fléau qui a gangrené l’économie nationale et s’est répandu de façon endémique dans la société.
M. K.
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