FFS : «Le régime a décidé de reconduire la politique des passages en force»
Par Mounir Serraï – Le FFS regrette que le pouvoir ne tienne pas compte de ses alertes quant au danger de persister dans l’ignorance des revendications légitimes du peuple, exprimées dans le sillage du processus révolutionnaire du 22 février 2019. «Nous avons appris par voie de presse la convocation du corps électoral, le 15 septembre prochain et la date du 1er novembre pour y tenir un référendum sur la nouvelle Constitution. Malgré nos alertes, et en dépit des longs mois qui ont jalonné la révolution populaire enclenchée le 22 février 2019 dernier, le régime a décidé de reconduire la politique des passages en force pour se perpétuer», dénonce le FFS dans un communiqué signé par son instance présidentielle.
Le parti de feu Aït Ahmed met ainsi en garde le pouvoir en place «sur les risques d’échec à vouloir imposer d’une manière unilatérale et autoritaire une feuille de route politique et un référendum pour adopter une nouvelle Constitution pour le pays, que seule une Assemblée nationale constituante a la légitimé d’élaborer».
Le FFS estime que seul un processus constituant permettra de construire des institutions réellement démocratiques et représentatives. «C’est le même processus d’ailleurs qui devra nous doter de la première Constitution qui reflétera les aspirations et les attentes du peuple algérien», affirme l’instance présidentielle du parti qui considère que «face aux menaces extérieures qui guettent notre pays, seul un Etat démocratique fort de la légitimité populaire, garant d’une émancipation politique, sociale et économique de son peuple est en mesure de préserver la souveraineté nationale».
Le FFS dit ainsi être encore attaché à la construction d’un consensus politique national et à l’amorce d’un véritable dialogue inclusif, sincère et responsable. Le plus vieux parti de l’opposition dénonce, par ailleurs, le recours à la répression policière et judiciaire pour «museler et éteindre les voix qui réclament d’une manière pacifique et responsable leur droit à s’exprimer et à manifester».
Il exige également «la libération, sans délai, de tous les prisonniers politiques et les détenus d’opinion». Il relève, en outre, le fait que le système actuel de gouvernance «continue d’ignorer les revendications légitimes du peuple algérien sur le plan politique, économique et social», alors que la crise sanitaire s’aggrave et que ses conséquences sur le plan de l’emploi et du pouvoir d’achat des citoyens s’amplifient.
M. S.
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