Procès en appel de Drareni : le parquet requiert 4 ans de prison ferme
Par Mounir Serraï – Le parquet requiert 4 années de prison ferme contre le journaliste Khaled Drareni lors du procès en appel qui s’est ouvert aujourd’hui. La même peine a été réclamée contre Drareni lors du procès en première instance. Le collectif de la défense a rejeté les accusations et réclamé l’acquittement du journaliste, qui n’a fait que son travail d’informer les Algériens de ce qui se passait dans leur pays. Interrogé par «visioconférence» par le juge, Khaled Drareni a affirmé que son seul tort était d’avoir continué à faire son travail de journaliste de manière libre et indépendante.
Incarcéré le 29 mars dernier, le journaliste est poursuivi, avec deux activistes, à savoir Slimane Hamitouche et Samir Benlarbi, pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l’unité nationale». Les deux activistes ont écopé de deux années de prison dont 4 mois ferme, alors que Khaled Drareni a été condamné à trois ans de prison ferme. Une peine lourde qui a suscité une vague d’indignation et de solidarité aussi bien en Algérie qu’à l’étranger.
Plusieurs rassemblements de soutien ont été organisés en Algérie mais aussi en France et en Tunisie. Saisies, l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine (UA) ont exprimé leur «préoccupation».
La lourde condamnation du journaliste Khaled Drareni a suscité de vives réactions, notamment des activistes politiques et des militants des droits de l’Homme. Aussi le collectif FreeAlgeria, qui rassemble des associations d’Algériens et binationaux militants du Hirak en France, en Europe et en Amérique du Nord, a vivement dénoncé l’incarcération de Drareni. «Ce que révèle l’affaire Khaled Drareni, c’est la volonté de reprise en main musclée par le pouvoir en place du Hirak, de ses militants et d’une presse qui ne se soumettrait pas au diktat du système.»
«Bien loin de l’Algérie nouvelle prônée à longueur de discours, c’est une Algérie rance qui tourne le dos à l’avenir et aux espoirs de toute une génération qui s’illustre à travers le procès du journaliste Khaled Drareni», a affirmé ce collectif dans une déclaration publiée sur Algeriepatriotique.
Interrogé aujourd’hui sur cette affaire, le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, a refusé de commenter une affaire en cours. «En tant que ministère, nous nous abstenons de commenter une décision rendue par la justice. Le recours demeure le seul cadre approprié pour un traitement juste de ce dossier (Khaled Drareni) qui offre à la défense la possibilité d’interjeter appel de la décision rendue par la justice, loin de toute intervention, politisation ou manipulation», souligne-t-il, tout en précisant qu’«il ne s’agit pas, selon la qualification des faits, du libre exercice de la profession de journaliste».
Au moment où nous écrivons ces lignes, le procès en appel se poursuit toujours.
M. S.
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