Le discours du roi du Maroc regorge de falsification des faits
Le gouvernement sahraoui a affirmé que l’exercice du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination «ne peut en aucun cas être confisqué», dans sa réponse au discours du roi du Maroc qui, selon lui, regorge de contrevérités et de falsification des faits.
Dans un communiqué rendu public samedi par le ministère de l’Information, le gouvernement sahraoui a souligné que le discours du roi du Maroc est intervenu pour «rappeler une fois de plus la communauté internationale que le royaume expansionniste du Maroc persiste toujours dans l’agression contre son voisin du Sud, la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et continue de faire fi de la légalité internationale».
Le roi du Maroc «a même tenté de faire passer une lecture contraire à la réalité d’une cause classée par l’ONU comme l’une des causes de décolonisation, en cachant délibérément la seule caractéristique juridique de la présence marocaine au Sahara Occidental, soit une occupation illégale, comme l’avait affirmé l’Assemblée générale lors de ses sessions en 1979 et 1980», a ajouté la source.
Et de poursuivre que «ce discours, plein d’arrogance, de contrevérités et de falsification de données et de faits, a été diffusé à l’occasion de l’anniversaire de l’invasion militaire marocaine du Sahara Occidental en 1975 afin de l’annexer par la force, de tuer son peuple et de piller sa richesse».
Pour le gouvernement sahraoui, «le souverain marocain a, comme à son accoutumée, repris dans son discours une vision dépassée, a dénaturé des vérités concrètes et repris avec redondance des positions intransigeantes et irréfléchies, tant bien même qu’il sait pertinemment que la communauté internationale ne reconnaît pas la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental».
«La communauté internationale ne reconnaît pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, étant propriété exclusive du peuple sahraoui qui est le seul à l’exercer conformément aussi bien à la Charte des Nations unies, à l’acte fondateur de l’Union africaine (UA) qu’à l’avis même de la Cour internationale de justice, aux arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et aux avis juridiques émis par l’ONU et l’UA», a affirmé le gouvernement sahraoui.
La partie sahraouie a, en outre, averti que «la poursuite par le souverain marocain de la fuite en avant, sa tentative de légitimer l’occupation et sa persistance dans la répression barbare à laquelle il se livre à l’encontre du peuple sahraoui dans les territoires occupés mèneront la région vers l’inconnu et à une situation dont les répercussions seront désastreuses sur la paix, la sécurité, la stabilité et le développement de tout un chacun».
Le souverain marocain qui a abordé la communauté internationale, la légalité et la famille africaine, poursuit-on dans le communiqué, «a dénaturé des vérités concrètes et dissimulé le fait qu’il avait œuvré, et œuvre toujours, à se dérober de ce que le Maroc avait conclu avec la partie sahraouie, sous l’égide de l’ONU et de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA)/Union africaine (UA), après une guerre féroce qui a duré dix années et des négociations de plus de six années».
Le gouvernement sahraoui a rappelé que le Maroc s’est dérobé à tous ses engagements à l’égard de la partie sahraouie concernant le référendum dont il continue à entraver l’organisation alors qu’il s’agit du seul mandat de la Minurso.
Qui plus est, le Maroc n’a pas respecté ses obligations au titre de sa ratification de l’Acte constitutif de l’Union africaine (UA), qui interdit au royaume du Maroc d’agresser un autre membre et l’engage à respecter ses frontières internationales reconnues et à régler le conflit pacifiquement et par voie de négociations, a relevé le communiqué, ajoutant qu’il avait omis de mentionner qu’il co-siégeait à l’UA avec l’Etat sahraoui.
Le communiqué a, en outre, repris l’appel du Front Polisario et du gouvernement sahraoui au Conseil de sécurité et au secrétaire général des Nations unies à «accélérer l’organisation de ce référendum accepté par le peuple sahraoui en tant que solution de compromis, consensuelle et pragmatique signée par les deux parties et en accord avec la légalité et le droit international».
«Le manquement de la Minurso au mandat pour lequel elle a été créée, sa partialité et sa transformation en gardien de l’occupation lui ont fait perdre la confiance du peuple sahraoui», a averti le gouvernement sahraoui, prévenant que «l’éloignement progressif de l’esprit et la lettre du Plan de règlement approuvé à l’unanimité par le Conseil de sécurité fera retourner l’ensemble de la région à la case départ».
SPS
Comment (17)