Libération de Toufik, retour de Nezzar : fantasmes, intrigues et manipulation
Par Karim B. – La manipulation, le mensonge et les fantasmes ont atteint leur paroxysme sur les réseaux sociaux depuis le retour de l’ancien ministre de la Défense nationale, le général Khaled Nezzar, au pays et la libération de l’ex-patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général Mohamed Mediene, dit Toufik. Les auteurs de l’intox via Facebook et YouTube ont franchi un nouveau pas, hier, en diffusant une fausse information sur une prétendue découverte dans sa voiture du corps sans vie de l’ancien directeur de la justice militaire, le général Amar Boussis.
Cette gravissime machination a pour but évident de manipuler une opinion publique de plus en plus friande de science-fiction à l’algérienne, en lui faisant croire que cette «mort» est le fait du «clan du général Toufik» qui «se venge contre le geôlier» de ce dernier. La manœuvre est grossière, mais elle permet de découvrir à quel point les islamistes de Rachad, leurs acolytes et leurs commanditaires marocains sont capables d’inventer des ragots pour mettre le pays à feu et à sang et empêcher tout effort de sortie d’une crise multiforme aggravée par de sérieuses menaces extérieures.
Cette diablerie a commencé par une série de divagations qui ont suivi le retour du général Khaled Nezzar en Algérie à bord d’un avion présidentiel envoyé sur ordre du président Tebboune pour mettre fin à une longue et injuste absence de l’ancien membre du Haut Comité d’Etat. Le rétablissement d’un droit longtemps bafoué a, comme il fallait s’y attendre, amplifié le braillement des distillateurs les plus visibles du boniment sur Internet que sont le fils de harki Hichem Aboud et le boulanger de Londres Larbi Zitout.
«Rentré d’Ibiza», «gravement malade», «a fui la justice espagnole», «est rentré grâce à l’intermédiation d’Yves Bonnet», «est retourné en Algérie dans le sillage de la reprise des hostilités à Guergarate pour conduire une guerre contre le Maroc», «complot contre Tebboune», etc. Que n’a-t-on pas entendu et lu ! Tout un chacun sait, pourtant, que le général Nezzar était à Barcelone et qu’il n’a pas fui la justice puisque le verdict ignominieux ordonné par Gaïd-Salah a été prononcé par contumace. Quant à «esquiver» la justice espagnole, cette dernière avait clairement rejeté la demande d’extradition avant que le général rentre au pays pour, a-t-il affirmé dans une déclaration, «laver son honneur» et «affronter la justice» enfin affranchie des injonctions du général ripoux Wassini Bouazza.
«Le verdict que vient de prononcer le tribunal militaire de Blida à mon encontre, à l’encontre de mon fils Lotfi et de M. Benhamdine Farid n’émane pas d’une justice indépendante et libre», avait déclaré le général Khaled Nezzar le 25 septembre 2019, en accusant Gaïd-Salah d’avoir fait de la justice militaire «un instrument pour régler ses comptes».
Concernant les graves accusations portées à son encontre, Khaled Nezzar avait précisé qu’«aucune raison ne justifie une quelconque inculpation, encore moins une condamnation», en soulignant qu’il avait «la conscience tranquille». Le même jour, l’avocat du général Toufik rendait public un communiqué de son client, dans lequel il expliquait aux juges de l’époque que «le complot réel et véritable» qui le plaçait devant eux en tant qu’accusé venait de ses «tentatives de lutte contre la corruption». Il n’avait pas manqué de dénoncer les «oligarques et leurs complices institutionnels» qui ont, avait-il dénoncé, «introduit dans notre pays le principe systémique des pots-de-vin» et des «commissions faramineuses devenues un véritable cancer des projets publics». «Que mes initiatives d’enquête contre la grande corruption demeurent le fer de lance de mon devoir accompli, même s’il doit me coûter très cher, voire le prix de ma vie», s’était-il juré.
La campagne de désinformation qui fait rage sur les réseaux sociaux est évidemment alimentée par les cercles habituels, financés et entretenus par les services secrets du Makhzen dont la collusion avec une certaine opposition «démocratique» proche du FIS en Algérie a été révélée par une source plus que crédible, le défunt Si Lhafid, à la chaîne Berbère TV.
K. B.
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