Normalisation imminente de l’Arabie Saoudite, du Qatar et d’Oman avec Israël
Par Abdelkader S. – Le ministre israélien du Renseignement, Eli Cohen, a déclaré que l’annonce de la normalisation des relations entre trois autres Etats du Golfe et Israël «est imminente». L’Arabie Saoudite, le Qatar et le sultanat d’Oman s’apprêtent donc à rejoindre les pays qui ont déjà pactisé avec l’entité sioniste. L’annonce pourrait être faite par Donald Trump quelques heures avant de quitter le bureau ovale, achevant ainsi le plan élaboré et conduit à terme par son gendre Jared Kushner.
Le denier sommet qui a réuni les six pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) était moins un conclave de réconciliation qu’une alliance nouvelle contre un ennemi nouveau : l’Iran. La déclaration d’Al-Ula, en Arabie Saoudite, ne souffrait aucune ambiguïté. Le but essentiel de la rencontre consistait en l’officialisation d’un accord global avec Israël, d’un soutien effectif aux Etats hors Golfe dans leur rapprochement avec le régime de Tel-Aviv et d’un divorce consommé avec les pays qui refusent d’adhérer à la démarche entreprise par Donald Trump et Benyamin Netanyahou à des fins de politique intérieure. Donald Trump cherchait à sortir par la grande porte en étant le président américain qui aura brisé la glace et permis une mésalliance entre l’Etat hébreu et ses ennemis d’hier, tandis que le Premier ministre israélien veut inscrire cette «victoire diplomatique» dans son plaidoyer en faveur de sa gouvernance contestée par ses concitoyens qui réclament son départ depuis des mois.
La position du Koweït demeure inconnue. Seul régime constitutionnel dans la région, il est peu probable qu’il demeure en marge d’une politique qui semble engager l’ensemble des Etats du Golfe ainsi astreints aux résolutions du sommet d’Al-Ula présidé par le roi Salman d’Arabie Saoudite en personne, une exception à la règle, son fils, le prince héritier Mohamed Ben Salman, étant apparu ces dernières années comme le véritable homme fort du régime de Riyad. La présence du roi âgé résonne comme une caution spirituelle de la normalisation avec l’Etat hébreu.
Quelle sera la réaction de la communauté musulmane face à ce qui pourrait être considéré comme une profanation des deux Lieux de l’islam, dont le gardien aura mis sa main dans celle de celui – le Premier ministre israélien – qui occupe le troisième Lieu saint de l’islam qu’il s’échine à judaïser, en faisant d’Al-Qods la capitale de l’entité sioniste avec la bénédiction des Etats-Unis qui y ont transféré leur ambassade sans qu’aucun pays du Golfe ait bougé le petit doigt. La pilule sera difficile à faire avaler aux musulmans qui se contenteront, cependant, de brûler quelques portraits des dirigeants arabes capitulant et de crier à la trahison et à la lâcheté.
La machine de la reddition arabe face à la puissance occupante en Palestine est en marche et rien ne semble l’arrêter, créant ainsi une fission au sein des Etats membres de l’agonisante Ligue arabe. L’Algérie, la Tunisie, la Syrie et – jusqu’à preuve du contraire – la Mauritanie constituent désormais ce qui reste du Front du refus, l’Egypte ayant ouvert le bal de la normalisation en décembre 1978 à Camp David et l’Arabie Saoudite fermant la marche sans doute avant le 20 janvier en cours.
A. S.
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