En réaction au défi de Ferhat Mehenni : l’identité de l’élément du MAK révélée
Par Nabil D. – Aussitôt le défi lancé par le chef de file du MAK de dévoiler l’identité entière du dissident qui a révélé le pan «terroriste» de l’organisation séparatiste, le MDN a réagi en présentant le concerné à la télévision publique et en donnant son nom complet. Il s’agit donc du dénommé Noureddine Haddar, qui a mis à nu le projet que Ferhat Mehenni fomentait à partir de Paris et de Rabat pour passer à l’action armée.
Dans un enregistrement vidéo diffusé dimanche soir, le fondateur du MAK a démenti toute implication de son organisation dans une entreprise terroriste, appelant ses militants à ne pas passer à la clandestinité et à continuer de manifester ouvertement, en les informant qu’il s’apprêtait à saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour leur faire part d’un «dessein génocidaire contre le peuple kabyle» en Algérie (sic). L’ancien chanteur, qui a soutenu que le «poète» qu’il est «trop sensible pour pouvoir s’adonner à des actes violents» (re-sic), a ajouté qu’il comptait, dans le même temps, saisir le Tribunal pénal international (TPI) pour les mêmes motifs.
Ferhat Mehenni semble avoir été conseillé de rééditer le cas libyen qui avait permis l’intervention militaire franco-britannique, en 2011, sur instigation de Bernard-Henri Lévy. En Libye, Mouammar Kadhafi était accusé de planifier un génocide à Benghazi, ce qui avait donné un alibi humanitaire au couple Sarkozy-Cameron de déclencher une guerre civile, qui fait encore rage à ce jour. Le «président du gouvernement kabyle» envoie ainsi ses militants au casse-pipe tout en les assurant de sa «protection» à partir de son exil doré parisien. Il semble avoir obtenu les garanties de ses mentors pour aller de l’avant dans sa logique de confrontation qui vise à mettre le feu aux poudres. Des sources concordantes ont évoqué une réunion qui serait programmée au Maroc pour ce faire.
D’aucuns ont vu dans le communiqué du ministère de la Défense nationale un message chiffré à Rabat et à Paris, suspectés d’apporter leur soutien à ce mouvement qui sera désormais classé comme organisation terroriste, au même titre que Rachad, animé par des résidus du parti extrémiste islamiste du FIS dissous. Un tel classement rendra coupable tout pays qui hébergerait des éléments de ces deux entités, et l’Algérie pourrait, si les Etats qui leur offrent asile et aide persistaient à les couvrir, envisager une révision de ses relations avec eux. Les prémices de «représailles» économiques à l’égard de la France se profilent déjà à l’horizon avec la non-reconduction de contrats avec des firmes de ce pays, notamment deux entreprises en charge de la gestion de l’eau et du métro.
Il sera difficile à la France de justifier la présence de Ferhat Mehenni sur son territoire. Paris sacrifiera-t-il ses intérêts stratégiques en Algérie pour un mouvement minoritaire ? Ferhat Mehenni suivra-t-il les autres opposants au Maroc ? Fort possible, prédisent des sources proches du dossier qui n’excluent cependant pas que le patron du MAK préfère Tel-Aviv – où il s’est déjà rendu – à Rabat.
N. D.
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