Une association des droits de l’Homme dénonce : «Le Maroc viole les droits fondamentaux des migrants»
Le régime marocain continue de soumettre les migrants à des poursuites, des arrestations arbitraires, l’expulsion et la privation de leurs droits fondamentaux, dénonce une association des droits de l’Homme à l’occasion de la Journée internationale des migrants, rapporte l’APS.
Dans un communiqué publié samedi à l’occasion de la journée célébrée le 18 décembre de chaque année, l’association a indiqué que «l’Etat (marocain) continue de pratiquer l’expulsion des migrants, que ce soit à l’intérieur du Maroc ou vers leurs pays d’origine, et de les soumettre à des poursuites, des arrestations arbitraires et la privation de leurs droits fondamentaux, en particulier pour les migrants en situation irrégulière».
La source relève en outre que «depuis le début de la pandémie du Covid-19, les autorités marocaines ont pris de nombreuses mesures à caractère sécuritaire, une approche devenue dominante dans la gestion de tous les domaines, y compris l’immigration. Conséquence : de nombreux migrants, femmes et hommes, vivent dans des conditions difficiles, perte d’emploi et l’arrêt quasi total du renouvellement des cartes de séjour».
L’association attire l’attention sur le drame des migrants cherchant à rejoindre l’Europe, et l’enregistrement d’un certain nombre de décès et de personnes disparues au Maroc, qui touche non seulement les migrants d’autres nationalités, mais aussi des familles marocaines qui souffrent à la fois en raison de «l’absence d’une quelconque donnée sur les circonstances de la disparition de leurs enfants, et ne trouvent pas l’assistance de l’Etat qui est responsable de la situation».
A cet effet, la même association appelle à «l’adoption de nouvelles lois sur l’immigration et l’asile, respectant la dignité et les droits de cette frange et lui apportant tout son soutien et toute son assistance».
Enfin, elle appelle à «la fin de toutes les formes de violations contre les femmes et hommes et migrants, la fin des violences et discriminations et de toutes les formes d’humiliation, des déportations et des arrestations arbitraires, tout en mettant en œuvre des politiques publiques dans divers domaines fondées sur respect des droits et libertés».
La question migratoire, une vielle carte de pression
Au Maroc, la question migratoire est utilisée aussi dans le cadre de sa politique expansionniste. Des organisations, diplomates, analystes, parlementaires à travers le monde sont de l’avis que le Maroc utilisait la question migratoire comme «moyen de pression sur l’Europe et l’Espagne particulièrement pour la pousser à reconnaître sa prétendue souveraineté sur le Sahara Occidental».
Le professeur de droit constitutionnel à l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne), Carlos Ruiz Miguel, avait déclaré que l’arrivée record en mai de 8 000 migrants en une journée à Ceuta prouve que «le Maroc n’est pas un partenaire loyal et fiable» pour l’Union européenne (UE) en matière des «défis migratoires».
Qualifiant la crise des migrants de Ceuta d’«agression», le professeur considère la démarche du Maroc comme «une action délibérée pour faire entrer en Espagne des milliers de personnes pour envahir la cité de Ceuta».
En juin, au lendemain de la crise de Ceuta, le Parlement européen a adopté une résolution qualifiant de «moyen de pression inacceptable» l’utilisation par le Maroc de la migration.
L’organisation espagnole Save the Children a révélé, dans un rapport du mois dernier, que 98,6% des mineurs marocains ne veulent pas retourner dans leur pays, ajoutant que les enfants qui ont subi des mauvais traitements, et qui sont parmi les motifs de refus de rentrer au Maroc, ont confirmé leurs «souffrances» de violences physiques et d’abus.
Le Maroc mène une politique «hostile» contre tous les pays qui soutiennent l’application de la légitimité internationale dans le règlement du conflit du Sahara Occidental et refusent de reconnaître sa prétendue «souveraineté» sur celui-ci.
R. I.