L’Espagne expulse une Marocaine pour son appartenance à un groupe terroriste
L’Audience nationale espagnole, le haut tribunal chargé des affaires de crime organisé, a ordonné l’expulsion du territoire national et l’interdiction d’entrée pendant dix ans à une femme d’origine marocaine, accusée d’appartenir à une cellule terroriste qui envoyait des combattants en Syrie et Irak, confirmant la décision du secrétaire d’Etat à la sécurité, rapporte, lundi, l’APS selon des médias locaux.
La personne concernée est née au Maroc en 1996. Elle est arrivée en Espagne à l’âge de trois ans, en 1999 (…) et a épousé un homme également d’origine marocaine en 2018, précise le journal espagnol El Confidencial, relevant qu’elle recrutait et facilitait le déplacement des éléments radicaux qui ont rejoint l’organisation terroriste autoproclamée «Etat islamique» (EI/Daesh).
Elle avait été arrêtée une première fois le 7 avril 2015 lors du démantèlement d’une cellule terroriste qui opérait à Barcelone et envoyait des combattants en Syrie et Irak mais n’a pas été condamnée par la justice, précise la même source.
Cette femme entretenait également des liens et partageait son expérience avec son beau-frère, également Marocain, mort dans un attentat suicide en Syrie en 2014. Dénoncée à nouveau en 2019 par l’unité de la police nationale dédiée à la détection et au suivi des activités terroristes, elle présente toujours, selon l’Audience nationale espagnole, une menace pour la sécurité nationale.
Une requête a été déposée la même année par cette femme, qui consommait régulièrement de la propagande de Daech, pour contester son expulsion d’Espagne, estimant qu’elle ne présentait plus une menace et que les autorités n’avaient pas motivé son expulsion, mais la Chambre des Litiges a rejeté le recours.
Si, selon sa défense, elle était au moment des faits «peut-être mineure, radicalisée par son partenaire, ainsi que par son beau-frère, tous deux profitant de sa situation particulière de vulnérabilité», l’Intérieur a rappelé que la mesure d’expulsion avait été «dûment justifiée, en respectant le principe de proportionnalité, et d’autres garanties légales». «On ne peut que considérer qu’elle représente une menace réelle et suffisamment grave pour la sécurité nationale», estime donc l’Audience nationale.
Concernant le mari de la femme expulsée, son implication a été vérifiée grâce à un témoin protégé, une surveillance et un contrôle, un agent infiltré, des observations téléphoniques, «ainsi que l’analyse d’une lettre d’adieu» à sa femme, «des livres, des pages écrites, des audios, images de terroristes au téléphone et consultations sur internet sur des sujets terroristes».
Les relations étroites de cette Marocaine avec son compagnon et d’autres membres de la cellule démantelée en Espagne «ont motivé les autorités policières françaises» à l’inclure dans leurs fichiers de sécurité.
En effet, ils l’ont qualifiée de «personne appartenant à un groupe terroriste situé en Catalogne et susceptible de se déplacer en Europe et/ou sur le territoire français».
Les autorités françaises ont, en outre, décrété une «interdiction d’entrée en France», qui sera en vigueur jusqu’en août 2055 et une «interdiction de séjour jusqu’au 12 mai 2057», en plus de proposer de bloquer ses finances «afin d’éviter un éventuel soutien financier» de cette femme au mouvement terroriste.
R. I.
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