L’Espagne doit organiser en urgence un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui
La députée et porte-parole de la coalition Compromis à la Commission des droits de l’Homme du Parlement valencien, Cristina Rodriguez, a soumis, samedi, une proposition dans laquelle elle appelle le gouvernement espagnol à «l’urgence» d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, qui commémore dimanche le 46e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), rapporte l’APS.
Mme Rodriguez a déploré que l’Espagne ait «abandonné et remis le peuple sahraoui au Maroc et à la Mauritanie après la signature des accords tripartites de Madrid» et souligné que «pendant toutes ces années, les différents gouvernements espagnols n’ont pas voulu réparer l’erreur de 1975, en facilitant la décolonisation d’un territoire dont l’Espagne continue d’être la puissance administrante, et dirigeant le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui au sein de la communauté internationale».
La députée de Compromis a, dans un communiqué, critiqué la «négligence» de la communauté internationale à faire appliquer ses résolutions, ainsi que «l’impunité dont jouit l’occupant marocain en exploitant les ressources du territoire occupé, avec la complicité et le silence de la communauté internationale».
Elle a également déploré l’«inefficacité de l’Espagne en tant qu’administrateur qui devrait assurer le bon processus de décolonisation du territoire sahraoui conformément à la volonté de ses habitants».
Ces événements ont conduit, a regretté la députée, «à la rupture du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991, et à la reprise des hostilités militaires, avec comme conséquences des morts, des blessés et des souffrances».
Par ailleurs, la députée de Compromis a souligné que «46 ans plus tard, cette République (sahraouie) a pu construire un Etat qui gouverne une population d’environ 173 000 personnes, dans des conditions difficiles».
«La RASD a des taux d’alphabétisation, d’éducation et de services au même niveau, sinon au-dessus, que de nombreux pays africains», a-t-elle relevé avant de poursuivre : «Elle (RASD) a su résister à toutes les tentatives de détourner ce conflit de sa substance par les pays les plus puissants du monde et a défendu, et défend depuis, le droit et la justice internationaux, mais aussi son droit inaliénable et reconnu par les normes internationales, à la liberté, à l’autodétermination et à l’indépendance».
De plus, Mme Rodriguez a souligné que cette République qui, «à ce jour, a été reconnue par 84 pays à travers le monde, maintient des ambassades dans nombre d’entre eux et est membre fondateur de l’Union africaine (UA)».
Et de rappeler, dans ce sens, que «le Front Polisario, en tant que Mouvement de libération nationale, est internationalement reconnu comme le représentant légitime du peuple sahraoui. Et, récemment, le Tribunal de l’Union européenne a réaffirmé ce fait en le considérant comme représentant du peuple du Sahara Occidental».
A cet effet, Compromis avait estimé alors que les accords tripartites de Madrid devaient être annulés «immédiatement», et exhorté «à faire respecter la décision du Tribunal de l’UE et la fin de la participation des entreprises espagnoles au pillage illégal des ressources naturelles du Sahara Occidental», soulignant que «des sanctions économiques et politiques doivent être imposées au royaume du Maroc pour non-respect constant des résolutions internationales et du Plan de règlement, approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies en 1990».
Enfin, Mme Rodriguez a plaidé pour «la reconnaissance du statut diplomatique de la représentation du Front Polisario en Espagne comme premier pas vers la reconnaissance de la RASD par le gouvernement espagnol».
R. I.
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