Le président du gouvernement espagnol désavoué par son propre parti politique
Par Kamel M. – Le président du gouvernement a été désavoué par son propre parti, le PSOE, présidé par Cristina Narbona, sur le dossier du Sahara Occidental. Le parti socialiste espagnol a exprimé sa solidarité et son soutien au peuple sahraoui et s’est engagé à renforcer les activités de coopération et d’action humanitaire «en collaboration avec le tissu associatif municipal», lit-on dans un document rendu public ce samedi.
«Nous exhortons vivement les parties au conflit à œuvrer à la recherche d’une solution politique acceptable pour les deux parties, encadrée dans les résolutions des Nations unies et conforme à la légalité internationale», insiste le Parti socialiste ouvrier espagnol, au pouvoir, dont la position est diamétralement opposée à celle du chef de l’Exécutif qui est, d’ailleurs, invité par sa formation politique «à continuer de soutenir l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura, dans son travail pour parvenir à une solution mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies». Le parti évoque, dans ce sillage, une solution politique «acceptable pour les deux parties», contrairement à ce que le régime marocain veut imposer, en impliquant l’Algérie pour induire l’opinion internationale en erreur et en répandant l’idée qu’il s’agirait d’un conflit «régional».
Des membres du gouvernement espagnol se sont également démarqués de Pedro Sanchez, l’accusant d’avoir agi de façon unilatérale et de n’avoir pas soumis la question au Conseil des ministres. Ces derniers en réfèrent aux résolutions onusiennes dont ils affirment que Pedro Sanchez a violées par sa décision d’adhérer à la thèse marocaine d’autonomie. Le Parlement s’est, lui aussi, saisi de l’affaire et exige des explications du président du gouvernement qui a soulevé par son retournement inattendu une vague d’indignation en Espagne où des appels à des manifestations ont été lancés pour dénoncer cette entorse à la légalité internationale et cette soumission au Maroc, en dépit du chantage exercé par le Makhzen qui n’a pas hésité à mettre en péril quelque dix mille Marocains partis à l’assaut de l’enclave de Ceuta dans des embarcations de fortune et, souvent, à la nage.
Un ancien correspondant de l’agence de presse EFE, actuellement établi aux Etats-Unis, a, pour rappel, averti, dans les colonnes d’El-Independiente, que le régime marocain ne cédera jamais sur la question de Ceuta et Melilla et qu’il n’a pris aucun engagement dans ce sens. Déjà, en pleine capitale espagnole, à l’ambassade du Maroc, trône une carte englobant les deux encalves comme un pied de nez au pays hôte. Le journaliste s’interroge sur l’opportunité du revirement de Perdo Sanchez dans le contexte de la guerre en Ukraine qui risque de priver l’Espagne du gaz algérien. A ce propos, des sources officielles algériennes ont laissé entendre, dans une déclaration au journal espagnol El-Confidencial, que l’Algérie pourrait appliquer une clause du contrat gazier qui lie les deux pays, laquelle stipule que le fournisseur peut augmenter les prix du gaz. Cette information résonne comme une sérieuse mise en garde au président du gouvernement espagnol qui semble s’être plié à une injonction européenne sous la présidence française et obéit à une injonction américaine.
Pedro Sanchez, isolé après s’être tiré une balle dans le pied, pourrait être poussé à la démission.
K. M.
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