Ecoresponsabilité
Par Nouredine Benferhat – La dégradation de l’environnement résulte de plusieurs facteurs : l’ignorance, une absence de stratégie prospective, le saccage des ressources de la nature, l’accumulation des nuisances.
En premier, les villes qui sont non seulement exposées aux effets des pollutions mais subissent aussi les inconvénients et les risques sanitaires dus à l’absence ou à l’insuffisance des infrastructures élémentaires, aussi bien dans le centre que dans les cités de la périphérie.
L’explosion urbaine a vu les populations des grandes villes doubler tous les vingt ans.
La conférence de Stockholm de juin 1972, consacrée à l’environnement, avait introduit le concept d’écodéveloppement dans la conclusion de ses travaux, conduit à la création du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et consacré le 5 juin Journée mondiale de l’environnement dont le monde célèbre cette année le cinquantième anniversaire.
Les modalités concrètes d’actions pour un développement qui concilie économie et écologie doit respecter cinq critères : justice sociale, prudence écologique, efficacité économique – évaluée socialement –, acceptabilité culturelle et aménagement équilibré de l’espace. En un mot, il doit s’agir d’un écodéveloppement.
Le respect des cinq critères de l’écodéveloppement demande un grand effort d’imagination au service de la planification du développement, l’intégration des applications de la science moderne, la mise en place de systèmes intégrés de production minimisant les apports et les rejets extérieurs, par une politique de renforcement de la capacité endogène de recherche et de formation, et l’expérimentation dans les conditions réelles de production.
La réhabilitation du milieu naturel passe par un réaménagement des rapports entre zones urbaines et zones rurales – se rapporter à l’étude commandée à cet effet à la société américaine Bechtel et introduite en préambule de la Charte de 1976.
La dette sociale et la dette écologique accumulées dans nos agglomérations exigent une recherche de solutions nouvelles aux problèmes de l’habitat, des services urbains et de l’emploi pour éviter l’anomie.
Quant à la démographie, en progression galopante, le passage à une population stationnaire, pour réussir, il faut auparavant changer la condition de la majorité de nos citoyens, ce qui nous renvoie à l’école et à la boucle développement équitable–gestion de l’environnement et des ressources.
L’héritage considéré sous l’angle de la destruction de l’environnement est très lourd. L’amélioration des conditions de vie passe par des travaux importants de réhabilitation de l’environnement, tout en tenant compte des impératifs d’ajustement macroéconomiques et de restitution de notre appareil de production pour son insertion dans l’économie mondiale.
Avec les réformes introduites dans la nouvelle politique économique s’offre à notre pays l’opportunité d’intégrer la dimension environnementale dans le choix des créneaux de production, des équipements et des localisations ; c’est-à-dire, en appliquant les critères de l’écodéveloppement. Ils nécessiteront d’être accompagnés des réformes nécessaires pour s’inscrire dans les normes universelles de protection de l’environnement et pour instituer des réformes de démocratie participatives ainsi que de partenariats entre les entreprises privées et publiques, entre l’Etat à tous ses niveaux et la société civile.
Le développement équitable et la gestion rationnelle de l’environnement n’ont d’avenir que dans le cadre d’une économie servie par des hommes vertueux.
N. B.
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