«Génocidocratie»
Par Mourad Benachenhou – L’Union européenne ferme les yeux sur les violations extrêmes des droits de l’Homme par Israël, autoproclamé unilatéralement «Etat juif» et donc faisant partager par tous les juifs du monde les crimes qu’il commet sans interruption depuis plus de cent années, si l’on inclut la période du mandat britannique exclusivement administré en faveur du projet sioniste, et en ignorance complète des droits historiques du peuple palestinien.
Les déclarations de l’Union européenne sur le caractère sacré et universel des droits de l’Homme, dont le respect, selon elle, ne doit tolérer aucune exception, sonnent creuses si les Palestiniens sont exclus de ce privilège naturel. Ces déclarations n’ont aucune crédibilité car dans la liste noire des «Etats délinquants», il manque Israël dont, pourtant, le noyau central du projet qu’il incarne est l’élimination du peuple palestinien du territoire historique de la Palestine, déclarée encore récemment «terre exclusivement réservée aux juifs».
Publier les crimes commis par l’entité sioniste contre le peuple palestinien ne ressort pas de «l’antisémitisme» mais simplement du fait que les crimes commis par la colonie de peuplement juive, qui se prétend «membre légal et légitime de la communauté internationale» doivent être évalués et dénoncés sur la base de critères internationalement reconnus et acceptés par tous les «Etats civilisés» dont fait partie l’Union européenne, pays et Union qui ne manquent pas de les rappeler quand leurs propres intérêts sont en jeu.
L’Union européenne continue à utiliser le faux-fuyant du combat contre le soi-disant «antisémitisme» pour refuser de reconnaître qu’Israël est fort loin d’être une «démocratie» car la «démocratie» se fonde sur la citoyenneté compte non tenu des différences de race et de religion et sur l’égalité des droits de tous les citoyens, ce que cet Etat rejette de manière absolue.
L’Union européenne et Borrell, son «ministre des Affaires étrangères», plus spécifiquement, se trouvent dans une situation à la fois paradoxale et absurde où ils défendent une colonie de peuplement dont les dirigeants affirment qu’ils ne reconnaissent de droits de citoyenneté sur le territoire qu’ils contrôlent qu’aux juifs certifiés comme tels par des rabbins officiellement assignés, et mettent en œuvre un double système légal, l’un destiné aux personnes de confession juive et l’autre à tout le reste de la population non juive, reconnaissant donc eux-mêmes le caractère d’apartheid de leur Etat.
Même des voix commencent à dénoncer dans la presse israélienne l’apartheid sioniste, sans compter les rapports accablants des organisations internationales de défense des droits de l’Homme, dont le dernier publié est celui d’Amnesty International (voir article par ailleurs).
Jusqu’à quand Borrell, ancien interne d’un kibboutz, va-t-il continuer à camper sur ses bottes et à refuser de reconnaître qu’Israël mérite amplement d’apparaître dans sa «liste annuelle d’infamie et d’inhumanité» et à exiger contre cette colonie de peuplement les mêmes sanctions qu’il réclame et fait appliquer contre les autres Etats dits «délinquants» et poursuivis de sa vindicte faussement indignée ?
Borrell doit non seulement et finalement reconnaître qu’Israël est en fait une «génocidocratie» dont l’apparat «démocratique» sert à couvrir son dessein originel qui n’a pas changé dès le lancement de son projet, il y a plus de cent années de cela, mais également en tirer les conclusions quant à la révision des rapports trop cordiaux que lui et l’Europe entretiennent avec cette entité.
La crédibilité de l’Union européenne comme phare de la défense des droits de l’Homme s’en trouverait rétablie et son jugement sur le respect de ces droits acceptés unanimement et universellement.
M. B.
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