Qui est ce François d’Orcival qui appelle Macron à rompre avec l’Algérie ?
Par Kamel M. – «Macron pourrait tirer parti du drame subi par les Marocains pour se libérer de son tropisme algérien, si lourd et désormais si inutile», souffle François d’Orcival à Emmanuel Macron dans Valeurs Actuelles. «Si le président de la République reconnaissait comme marocain le Sahara Occidental comme l’ont fait les Israéliens, l’Algérie crierait aussitôt, elle nous menacerait de toutes sortes de représailles usées, quand nos avions militaires qui vont en Afrique sont déjà interdits de survol du territoire algérien», avise-t-il en académicien éclairé. «Mais cette fois, nous renouerions avec les Marocains, dont nous traverserons le ciel vers l’Afrique en toute sécurité», surenchérit-il.
Mais qui est donc ce François d’Orcival ? Une petite recherche dans Wikipédia suffit à cerner le douteux personnage de l’auteur de cette tribune et à comprendre les raisons de sa haine profonde pour l’Algérie. Ce bourgeois gentilhomme s’appelle, en vrai, Amaury de Chaunac-Lanzac. Il est issu, comme son nom l’indique, d’une famille aristocratique.
Jeune, il s’engage durant la Guerre de libération nationale en tant que fervent partisan de l’Algérie française. «Il a été, alors qu’il n’avait pas 18 ans, animateur du journal clandestin, France Information, membre du mouvement d’extrême-droite Jeune Nation, et, à l’âge de 18 ans, l’un des fondateurs de la Fédération des étudiants nationalistes (FEN)». Ce nostalgique de l’Algérie française a écrit un livre, au lendemain de la déroute de la soldatesque de son pays dans sa dernière colonie face aux vaillants combattants de l’Armée de libération nationale (ALN), qu’il a intitulé Le courage est leur patrie et dans lequel il entonne les louanges de l’OAS, l’Organisation de l’armée secrète, une organisation terroriste dont il ne renie pas la sympathie à ce jour. «Cela correspond à des convictions de jeunesse, au bouillonnement des 20 ans. Je n’ai pas à renier cette époque, et il n’y a rien qui soit indigne. En 1962, j’étais Algérie française», clame-t-il sans rougir du haut de ses 81 ans.
François d’Orcival partage avec Nicolas Sarkozy son «tropisme marocain». C’est, d’ailleurs, non sans fierté qu’il cite des passages du livre de l’ancien président dont il a soutenu la candidature en 2007, en barrant la Une du journal d’extrême-droite aux destinées duquel il présidait ainsi : «Pourquoi nous voterons Sarkozy». Il créera alors un malaise au sein de la rédaction, preuve de sa vision dictatoriale de la gestion de ce titre controversé. Durant toute sa carrière au sein de ce journal, il ne cessera pas de clamer son amour pour l’ancien ministre de l’Intérieur sous Chirac, applaudissant à chaque fois des deux mains ses décisions et prenant fait et cause pour celui qui entrera en lice pour l’Elysée une seconde fois, mais sans succès.
Faut-il s’étonner que l’apologiste chauvin et assumé d’une organisation terroriste, l’OAS, manifeste une telle animosité complexée envers notre pays ?
K. M.
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