Relations tempétueuses avec l’Espagne et le Maroc : l’Algérie ne transigera pas
Par Nabil D. – Selon des échos qui nous sont parvenus de la rencontre que le président de la République a eue avec un certain nombre de directeurs de médias nationaux, ce dernier aurait affirmé que l’Algérie ne transigerait pas s’agissant des relations rompues avec le Maroc et réduites à leur aspect le plus étroit avec l’Espagne. Cette réitération de la position de principe de l’Algérie est directement corrélée à la question sahraouie. Elle intervient, par ailleurs, au moment où, en Espagne, malgré la défaite du parti socialiste, le PSOE, le roi Felipe VI a dû maintenir Pedro Sanchez dans son porte de Premier ministre, faute, pour son rival vainqueur, d’avoir réussi à réunir un gouvernement d’union nationale. Elle intervient également à un moment de fortes tensions avec le Maroc, après la volte-face du Makhzen qui a refusé l’aide proposée par l’Algérie suite au séisme qui a ravagé Marrakech, bien qu’un ministre marocain ait fait état de l’acceptation de celle-ci sous condition.
La crise diplomatique avec ces deux pays est donc appelée à durer, alors que le résultat des élections législatives espagnoles donnait à croire à un dégel annoncé par le patron du Parti populaire (PP), Alberto Nunez Feijoo, qui a, à maintes reprises, reproché à Pedro Sanchez son revirement brusque dans le dossier sahraoui, l’accusant d’agir contre les intérêts de l’Espagne. Quant au Maroc, l’affaire de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football et les péripéties qui ont précédé le vote par la Confédération africaine de football, que dirige le controversé Patrice Motsepe, n’ont fait que confirmer les magouilles du régime de Rabat, dont le comportement hostile et fourbe ne présage aucune normalisation possible avec cet Etat voyou.
L’impasse politique en Espagne retardera encore l’échéance d’un rétablissement de relations cordiales et d’une réactivation du traité d’amitié, suspendu de façon unilatérale par l’Algérie, au lendemain de la lettre révérencieuse adressée par le chef du gouvernement espagnol au roi Mohammed VI et révélée par le quotidien El-Pais. La lettre a eu l’effet d’une bombe, tant son auteur faisait faire à son pays un virage brutal à 180 degrés, passant outre non seulement le Parlement, mais également son parti même, au sein duquel des voix se sont élevées pour dénoncer une décision prise sans consultation préalable des acteurs politiques du pays et foulant au pied les résolutions onusiennes.
Pedro Sanchez a paru vouloir corriger son erreur, en réaffirmant, à l’Assemblé générale des Nations unies, la position de son pays, favorable à une solution politique acceptée par les deux parties au conflit, ce qui nous éloigne du soutien au plan d’autonomie que le Makhzen cherche à imposer à la communauté internationale. Mais ce timide revirement n’a pas suffi à regagner la confiance de l’Algérie qui n’attend que son départ et une annonce claire du retour à la légalité internationale, pour renouer les liens avec une Espagne débarrassée de ses politiciens qui sont plus au service du Maroc que de leur propre pays.
N. D.
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