La normalisation des relations des pays arabes avec Israël et le racket des indemnisations
Une contribution de Khaled Boulaziz – Dans le sillage de l’actualité sur la spectaculaire opération du Hamas en Palestine, comme réponse cinglante à la traitrise des nations arabes ayant normalisés leurs relations avec Israël, il est impératif de porter notre attention sur une facette méconnue d’un marché des dupes, largement occultée du grand public : l’indemnisation des biens des juifs des pays arabes.
Dans sa quête perpétuelle des richesses promises par son Talmud, Israël évoque un chapitre du passé, une revendication enchevêtrée et unique dans son genre, qui transcende les frontières du temps. Tel un drame historique éhonté, l’entité israélienne exhume avec une concupiscence insatiable les réminiscences des juifs ayant quitté les terres arabes au moment de sa propre genèse. Cette revendication de réparations ose même défier les limites temporelles, en remontant jusqu’aux confins des temps immémoriaux.
Le président de cette entité, Reuven Rivlin, proclama publiquement que «la quête de la paix avec nos voisins restera un rêve lointain tant qu’ils n’auront pas réparé les blessures infligées aux juifs contraints à l’exode des terres arabes, à l’aube de la création d’Israël.» Une loi, d’ailleurs, fut portée et votée, exigeant que tout accord de paix doive inclure obligatoirement des dispositions concernant les compensations pour les juifs, alors qualifiés de «réfugiés».
Le président de l’entité israélienne, avec la loquacité d’un huissier, évoqua les biens juifs «confisqués» suite à leur migration vers Israël, lançant d’une voix auguste : «En tant que nation, nous ne pouvons entretenir de liens avec un pays qui légitime le vol. Si un accord devait se matérialiser entre Israël et les nations arabes, les compensations devraient en être une composante incontournable.» Ce persiflage fulgurant émane d’un régime lui-même lourdement accusé de spoliation des terres et biens palestiniens. La demande de réparations se déploie telle une tragédie antique, mettant en scène tous les pays arabes, appelés à contribuer aux réparations pour les 850 000 juifs concernés, pour la modique somme de 300 milliards de dollars.
Dans une intrigue d’une anicroche déconcertante, cette quête de réparation s’étend jusqu’aux temps du prophète Mohamed, exigera des Saoudiens le paiement de 100 milliards de dollars pour les biens juifs de cette ère lointaine, dans l’hypothèse d’un rapprochement officiel.
En ce qui concerne l’Iran, la somme de 100 milliards de dollars est réclamée. Il semble que les indemnités financières, ici, ont été tracées jusqu’à l’époque de l’exil babylonien sous le règne du roi perse Nabuchodonosor II, c’est-à-dire il y a presque 3 000 ans ! (1)
Sous l’ombre de cette loi, les comptables s’activent dans une fièvre religieuse pour préparer les factures, dès que les accords de normalisation seront scellés. Les Israéliens s’apprêtent à solliciter les premiers élus : les autorités égyptiennes. Ces dernières, déjà liées par un accord historique, seront appelées à restituer les biens des juifs contraints de quitter les villes égyptiennes à partir de l’année 1948.
Selon des chiffres publiés, les demandes d’indemnisation en cours de finalisation pour les deux autres pays concernés s’élèveraient à 35 milliards de dollars pour la Tunisie et à 15 milliards de dollars pour la Libye.
Le Maroc, tel un locataire licencieux, retient son souffle et attend avec une impatience contenue sa note. Au sein de cercles bien informés, la possibilité de réparations, prenant des formes diverses et variées, est sérieusement envisagée. Parmi ces échos, il est question de cession de territoires, des centaines de milliers de kilomètres carrés dans le vaste Sahara Occidental où le cancer israélien étendra ses kibboutz.
Cet eldorado aux richesses immenses devient ainsi le décor d’une négociation d’une félonie inouïe. Des étendues immenses pourraient changer de mains, troquant ainsi leur statut de territoire contesté contre une compensation matérielle.
Le Sahara Occidental serait alors le théâtre d’une forfaiture cynique. Une transaction qui transcende les dimensions géographiques pour atteindre des niveaux de parcimonie jamais égalés, de mémoire d’homme.
Pour notre cher pays, nous remercions le ciel que nos vaillants révolutionnaires aient déjà tracé la voie pour affronter ces rapaces de l’histoire, cette horde insensible à la souffrance, avançant impitoyablement sur les dépouilles de nos défunts, piétinant la mémoire de nos martyrs, s’engageant dans une quête implacable pour s’approprier des richesses hors de leur portée. (2)
En premier lieu, aucune normalisation ne saurait être envisagée avec cette entité criminelle, et les Algériens veilleront inlassablement sur cette terre et tout ce qu’elle renferme. Qu’elle soit un enfer ou un paradis, elle leur revient de droit, une vérité écrite depuis la nuit des temps. C’est un serment que nous proclamons haut et fort devant le monde entier, un engagement pour lequel nous œuvrons jusqu’à notre dernier souffle.
K. B.
1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Exil_%C3%A0_Babylone
2) https://www.algeriepatriotique.com/2022/11/29/abane-ramdane-larbi-ben-mhidi-la-revolution-de-novembre-et-les-juifs-dalgerie/
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