Autocratie en herbe

Macron autocratie
Alexandre Benalla et Emmanuel Macron. D. R.

Par Mrizek Sahraoui – Une démocratie finissante, une autocratie en herbe. Parmi les régimes autocratiques, un certain nombre ayant marqué l’histoire du monde ont été l’émanation d’élections démocratiques. La métamorphose se fait au fur et à mesure de la jouissance du pouvoir. C’est un peu l’exemple de la France d’aujourd’hui. Ce pays est à présent une autocratie sous des oripeaux démocratiques. Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que le peuple souverain recouvre sa souveraineté dévoyée par un président omnipotent, qui décide de tout, sur tout, au mépris des choix et de la volonté du peuple français.

Les signes avant-coureurs du passage d’une France gérée par un gouvernement démocratiquement élu à un régime autocratique datent de l’affaire Benalla, un barbouze venu du Maroc mis au service du Président. Puis Macron a profité de l’épisode des Gilets jaunes pour asseoir définitivement un régime autocratique.

En témoigne la répression qui se fut abattue sur les manifestations organisées par le mouvement. Des milliers de Français, de simples manifestants au bout du rouleau venus réclamer non pas une sportule, mais une prise en charge des préoccupations citoyennes, s’étaient retrouvés face à une gestion féroce du maintien de l’ordre digne de celui appliqué par les dictatures sud-américaines du XXe siècle.

La réponse apportée alors, ce fut, dans le même temps, la carotte, le bâton et un débat mélien : 10 milliards d’euros avaient été mis sur la table, accompagnés, cependant, d’une dérive autoritaire jamais observée en France, puis du Grand débat national, avec comme résultat du menu fretin. Depuis, des milliers de manifestants mutilés souffrent encore d’un handicap physique et plusieurs millions (7, selon les associations caritatives) ne mangent pas à leur faim dans la septième puissance économique mondiale.

Visibles tout au long du règne du système Macron, les pratiques autocratiques se sont manifestées notamment dans les mesures politiques mises en œuvre. Le recours intempestif, voire systématique à l’article 49.3 de la Constitution, article qui permet le passage des lois sans passer par le vote au Parlement, une chambre d’enregistrement, est devenu la règle. Rejetée par 70% de Français et en dépit d’énormes manifestations des travailleurs tous secteurs confondus, du public comme du privé, la loi controversée sur les retraites, par exemple, a été imposée de force par le gouvernement en usant de ce fameux article.

Un chapelet ne suffira pas pour égrener les griefs que le peuple et l’opposition reprochent à Emmanuel Macron sur sa façon de gérer la France, désormais une démocratie pervertie et déclinante. Le dernier coup de grâce vient d’être donné à travers le non-respect du verdict des urnes. Arguant la nécessité de respecter une trêve des confiseurs à l’occasion des Jeux olympiques de Paris, Emmanuel Macron refuse de nommer à la primature, comme le veut la tradition démocratique, une proposition venant du Nouveau Front populaire, la coalition qui est sortie vainqueur des élections législatives anticipées de juillet dernier.

L’opposition crie au scandale, l’accusant de temporiser pour faire passer la pilule. Celle, le soupçonne-t-on, de préparer le terrain à la nomination d’un Premier ministre de son camp, bien que le bloc présidentiel, le grand perdant du scrutin législatif, ait été réduit en charpie au soir du vote. Macron diabolise le Nouveau Front populaire jusqu’à faire instiller dans l’opinion l’idée (totalement factice) que nommer un Premier ministre dans les rangs du NFP serait une mauvaise idée, voire une grave erreur.

«L’hubris, c’est la malédiction des dieux», dit un jour un ministre mécontent du pouvoir macroniste et s’en était allé. Puis, c’est à un député d’opposition d’enfoncer le clou : «Nous avons eu l’hubris et, par ses méthodes et grâce à lui, nous aurons l’hydre de Lerne», allusion à la probable victoire du RN en 2027.

M. S.

Comment (2)

    Anonyme
    27 juillet 2024 - 11 h 54 min

    Décadence,déclin,effondrement,au bord du précipice,vers l’abîme. Macron rendra des comptes à son peuple un jour parce qu’il se croit être le divin venur sauver la france mais a fait de la France la risée du monde.
    Il fait encore plus rire quand il souhaite envoyer des troupes françaises au sol de guerre en Ukraine pour faire la guerre contre la grande Russie de monsieur Poutine. Quel irresponsabilité.

    Antisioniste
    27 juillet 2024 - 9 h 48 min

    Dans la mouise on continuera à patauger, tant que la dite « espèce humaine » n’aura pas saisi deux choses, la première c’est elle la cible. La deuxième c’est l’inutilité totale de sa division tout en voyant la coordination et l’unité existante entre tous les tenants du pouvoir apparent qui est clairement visible dans ses jeux olympique, ou vous avez des policiers de tous les pays uni contre vous, et même la protection de la tour Effel c’est des « israéliens » qui s’en charge.

    Si ses deux informations ne sont pas pleinement intégrer et comprise, alors ça ne sert à rien d’essayer d’écrire, et de s’égosiller dans les rues « pacifiquement » pour être éborgner « légalement ».

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