Comment l’extrême-droite a réagi au geste de la délégation algérienne à Paris
Par Nabil D. – Nous nous interrogions dans un précédent article sur la possibilité que la délégation algérienne boycotte la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris en raison de la présence du président israélien dans la tribune d’honneur, aux côtés de son homologue français. Or, non seulement l’Algérie a décidé de ne pas manquer ce rendez-vous, mais elle a eu l’intelligence de profiter de l’occasion pour faire un geste hautement symbolique lors du passage du bateau-mouche sur la Seine.
En effet, nos représentants ont jeté des fleurs dans ce lieu où des Algériens ont été jetés un certain octobre 1961, rendant ainsi hommage aux martyrs en plein événement sportif transformé par ses organisateurs en une action de soutien au régime nazi de Tel-Aviv.
L’initiative algérienne, dans ce contexte de massacres à Gaza, a fait mouche, puisque l’extrême-droite française n’a pas manqué de réagir, en qualifiant ce geste de «provocation». «C’est à notre connaissance la première fois que lors d’une cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, une délégation étrangère se permet une telle provocation à l’encontre du pays d’accueil. Imaginerait-on les Japonais manifester une telle attitude aux Etats-Unis pour rappeler les bombes atomiques d’Hiroshima ou de Nagasaki, pourtant bien réelles ? Imaginerait-on les Israéliens agir de la sorte en Allemagne pour rappeler les millions de juifs morts en camps de déportation ?» maugrée-t-on au sein de cette mouvance qui a failli prendre le pouvoir dans une France en déclin.
«On peut être certain que les gouvernements américain et allemand réagiraient et exigeraient des sanctions, voire l’expulsion de la délégation coupable», suggère l’extrême-droite, frustrée devant ce qu’elle considère comme un «silence» des médias «devant ce crachat» (sic). «Un de plus infligé à la France lors d’une cérémonie d’ouverture par ailleurs de la honte, sous le signe du décolonialisme, de la dégénérescence et du mépris de la France», se plaignent ces extrémistes. «Encore plus grave, le gouvernement français reste silencieux, comme si Macron, qui avait insulté l’armée française victorieuse en Algérie, évoquant ses crimes de guerre et passant sous silence les barbaries du FLN, jouissait de voir notre pays humilié de la sorte», grogne-t-ils.
«De même, c’est la première fois, à notre connaissance, que lors d’une cérémonie d’ouverture, une délégation étrangère, Israël, est sifflée par une partie du public», larmoie l’extrême-droite qui, en revenant aux crimes contre l’humanité commis par la France en octobre 1961, se réfère à l’historien de la cour à la solde du Makhzen Bernard Lugan, qui affirme que ce massacre «n’a pas eu lieu», accusant les véritables historiens d’être «sourds» et «aveugles».
«Les butors continueront à ânonner la légende culpabilisatrice du 17 octobre 1961, d’autant plus que, dans l’actuel contexte de tension franco-algérienne, Alger va faire donner ses affidés qui seront complaisamment relayés par ses habituels supplétifs de presse», radote l’historien à la moustache en guidon, guidé par l’appât des dirhams.
N. D.
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