Les aboyeurs
Par Mrizek Sahraoui – Toute similitude avec la compagnie du même nom est purement fortuite. Les aboyeurs dont est il question ici ressemblent fortement à ceux de la compagnie suscitée, avec, néanmoins, le talent en moins. Eux, des artistes, offrent des spectacles sur le thème des crieurs publics d’autrefois, entremêlant à merveille la musique, la jonglerie et le théâtre – c’est ainsi qu’ils se présentent. Nos aboyeurs, eux, excellent plutôt dans l’art de la critique abjecte et infondée ; l’art de divaguer et de raconter des bobards, histoire d’amuser une galerie, la fachosphère qui réclame toujours plus.
Prenons un exemple parmi la palanquée d’aboyeurs qui se sont spécialisés dans la fabrique du mensonge sur l’Algérie, parmi eux donc un certain Xavier Driencourt. Dans une tribune parue ce mardi dans le journal Le Figaro, l’ancien envoyé du Quai d’Orsay à Alger (le doute s’installe de jour en jour sur sa fonction de diplomate, a-t-il été vraiment diplomate ?) n’a pas tari de propositions sur les moyens de pression permettant plus d’exécutions des Obligations de quitter le territoire français (OQTF).
Moyens de pression sur l’Algérie, cela s’entend. Parce que, selon l’ancien fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères françaises, le Maroc est plutôt «bon élève» pour la délivrance des laissez-passer consulaires. En effet, tellement bon élève qu’un monstre d’origine marocaine récidiviste (déjà condamné à sept années de prison pour viol) et sous OQTF a réussi, faute de laissez-passer consulaire justement, à ôter la vie d’une jeune étudiante de 19 ans, après l’avoir violée, bien sûr.
Guettant le moindre fait d’actualité, lors même qu’il ne concerne ni de près ni de loin l’Algérie, mais ayant seulement trait à l’immigration, les aboyeurs, toujours à l’affût, passent à l’action. Ce ne sont pas les supports médiatiques qui manquent, notamment depuis que le sujet de l’immigration est devenu le sujet (cache-misère) principal des responsables politiques français, et un commerce médiatique très lucratif.
Sujet-alibi des échecs répétés des politiques publiques mises en œuvre, toujours au profit des plus riches, au détriment de millions de travailleurs français. Dont une bonne partie n’a plus que 10 euros dans le compte bancaire le 10 mois pour finir le mois, dixit la secrétaire générale de la CGT, information vérifiée et reprise par des députés de l’opposition pour dénoncer la politique des gouvernements macronistes successifs.
Rappelons simplement qu’au moment où Xavier Driencourt, de diplomate à pisse-copie, donne ses conseils visant à faire pression sur l’Algérie, le nouveau ministre de l’Intérieur qui jouit d’une grande liberté de parole (raciste) déclare : «L’Etat de droit n’est ni intangible ni sacré», autrement dit : bienvenue en macronie, bienvenue en dictature !
M. S.
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