Sahara Occidental : l’UE et le Maroc doivent respecter la décision de la CJUE

Cour de justice Sahara Occidental
La CJUE a tranché : le Sahara Occidental est un territoire distinct du Maroc. D. R.

L’Union européenne doit impérativement respecter le droit international et ne pas perdre de vue que le Sahara Occidental est un territoire distinct du Maroc comme l’a rappelé dernièrement la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), ont insisté sur le plateau d’une télévision belge un représentant du Front Polisario et deux acteurs politiques européens.

La décision, début octobre, de la CJUE annulant définitivement les accords de pêche et d’agriculture liant l’UE au Maroc et qui incluent les territoires sahraouis, «doit être respectée (…). L’UE doit faire attention en signant des accords susceptibles d’avoir des conséquences sur les plans politiques et juridiques. Nous ne sommes pas contre le fait que l’UE renforce ses relations avec le Maroc, mais cela doit se faire dans le respect de la légalité internationale et des droits des peuples à disposer de leurs ressources naturelles», a soutenu Omar Mansour, représentant du Front Polisario auprès de l’UE, lors de son intervention à la télévision belge Atipik.

Mansour a affirmé que la décision de la CJUE d’annuler les accords entre l’UE et le Maroc, mais aussi la reconnaissance du Front Polisario comme représentant légitime du peuple sahraoui, était une «victoire pour la légalité».

De son côté, le président de la Conférence européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand, a assuré que l’UE devait absolument respecter les décisions de la CJUE, critiquant l’argument du «Pacta sunt servanda» (les conventions doivent être respectées) opposé, notamment par la Commission européenne.

«Borrell (vice-président de la Commission européenne)  et Mme Von de Leyen (présidente de la Commission européenne) essaient de faire croire que les accords d’association (entre l’UE et le Maroc) qu’ils ont signés (annulent) toute autre décision, mais ils se trompent complètement», a-t-il martelé. La décision de la CJUE est «un grand pas» pour le droit international, de même que le principe de la coexistence entre les peuples dans «le respect du droit international, du droit humanitaire et des droits de l’Homme», a soutenu Galand.

Pour sa part, l’ancien député européen François Alfonsi, intervenant à distance, a estimé que l’Exécutif européen était très «embarrassé» par la décision de la CJUE, notant que la Commission européenne voulait donner «satisfaction au Maroc» aux dépens du droit européen. «L’Exécutif a accepté de passer des accords et d’engager le nom de l’Europe sur des bases juridiques démenties par la CJUE. J’espère que cela lui donnera matière à réfléchir», a-t-il dit.

Le 4 octobre, la CJUE avait annoncé son verdict annulant deux accords commerciaux entre l’UE et le Maroc relatifs aux secteurs de la pêche et de l’agriculture et qui incluaient illégalement le territoire du Sahara Occidental. Parallèlement, la Cour a affirmé que le Front Polisario était le représentant unique et légitime du peuple sahraoui, lui garantissant le droit de plaider devant les tribunaux de l’UE au nom du peuple du Sahara Occidental.

R. I.

Comment (2)

    Alilapointe
    21 octobre 2024 - 11 h 18 min

    Tout ce qui a été pris par les armes ne pourra être. Repris sans les armes.
    Attaquer l’ennemi chez lui , frapper ses intérêts à l’international , frapper ses complices
    Voilà ce que mon père m’a dit pour la guerre d’Algerie et ce que les moudjahidines faisaient.

    Les politiques vont renier leur justice.
    21 octobre 2024 - 8 h 59 min

    Ils vont trouver toutes sortes de subterfuges pour continuer à nier l’existence du peuple Sahraoui.
    Sauf si le Polisario attaque leurs intérêts sur le terrain, brûler leurs usines et autres biens.

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