Nezzar : «C’est l’ANP qui a fait descendre 6 000 terroristes du maquis»

L’initiative des contacts avec les islamistes qui avaient choisi la voie du terrorisme est venue de la force qui les combattait avec le plus de détermination : l’ANP. On a rapidement oublié que la politique de la rahma qui incitait les terroristes – ils étaient qualifiés d’«égarés» – à déposer les armes et à se rendre, en contrepartie de mesures de clémence à leur égard, a été lancée du temps de Liamine Zeroual. Elle a porté ses fruits : 6 000 terroristes ont décidé de cesser leurs actions contre l’Etat, ses institutions et la population. Ce que l’on sait moins, et le général Nezzar le rappelle dans l’entretien accordé à la chaîne de télévision privée algérienne Ennahar, c’est que les contacts entre l’institution militaire et les islamistes qui avaient pris le maquis avaient déjà commencé en 1992. Dans cet entretien télévisé, le général Nezzar évoque également les circonstances de son départ à la retraite et son remplacement par Liamine Zeroual à la tête du ministère de la Défense nationale. «Depuis le début, affirme le général Nezzar, nous savions que le terrorisme était un problème politique, pas du tout militaire. C’était un problème algéro-algérien et sa solution était politique, l’institution militaire en était convaincue.» Il rappelle que «c’est l’armée qui a pris l’initiative des contacts avec les groupes terroristes. En 1992, il y a avait des contacts, indirects, certes, avec Abderezak Redjem, à Chréa. Les problèmes commençaient entre l’AIS et les GIA. Avec Liamine Zeroual, en 1994-1995, il y a eu la politique de la rahma comportant des dispositions incitant les terroristes à quitter les maquis et à déposer les armes. Les exécutions de la peine de mort pour faits liés au terrorisme avaient été suspendues». Au passage, le général Nezzar se prononce pour l’abolition de la peine de mort. Il est convaincu que «si les islamistes avaient condamné les actes de violence, nous serions revenus aux élections plus rapidement».
«C’est moi qui ai décidé de partir»
«J’ai cessé mes fonctions à la fin de 1993, je pouvais rester encore, personne ne me demandait de partir à ce moment-là. Au HCE (Haut Comité d’Etat), nous nous étions entendus pour que personne d’entre nous ne se présente à l’élection présidentielle à la fin du mandat du HCE qui correspondait à la fin du quinquennat de Chadli. J’avais moi-même décidé de ne pas revenir au poste de ministre de la Défense, estimant qu’il valait mieux prendre ma retraite.» C’est un démenti à la thèse du «général poussé vers la sortie». Il explique : «On disait que c’est l’armée qui décide et qui dirige, aussi bien pour l’arrêt du processus électoral qu’au sein du HCE (on disait l’homme fort c’est Khaled Nezzar, c’est le ministre de la Défense et non pas Mohamed Boudiaf), y compris après la mort du président du HCE. Si j’avais repris mon poste au ministère de la Défense, on aurait continué à dire : c’est lui l’homme fort, c’est lui qui décide. Il valait mieux donc que je me retire et laisse les autres faire le travail. Quelqu’un d’autre aurait peut-être conservé son poste de ministre de la Défense, mais moi j’ai fait le choix de laisser la fonction et partir à la retraite.»
«J’ai désigné Zeroual à la Défense, pas à la Présidence»
«Six mois avant la fin du mandat du HCE, nous avions commencé à chercher un successeur au ministre de la Défense et j’ai choisi Zeroual. C’est moi qui ai choisi parce que je connaissais les militaires. Nous avions convenu, au sein du HCE, que Zeroual était apte à occuper ce poste.» A la fin du mandat du HCE, le général Nezzar, qui n’était déjà plus ministre de la Défense, est resté au sein de l’ANP. «C’était à la demande de Liamine Zeroual, dit-il, je lui avais fait part de mon désir de partir, il m’a dit de ne pas me précipiter, il y avait des problèmes de sécurité. Je suis donc resté 10 mois encore.» Et c’est par un motard que le général Nezzar a reçu le télégramme l’informant qu’il devait se présenter à la Caisse de retraite, suite au dossier qu’il avait fourni. On ne manquera pas, non sans surprise, de noter dans cette démarche une forme d’ingratitude à l’égard d’une personnalité qui a tant donné à son institution et au pays.
Ramdane Ouahdi

Commentaires

    Anonyme
    20 août 2012 - 2 h 31 min

    ce sage (s..ge)terroriste,sa
    ce sage (s..ge)terroriste,sa place est en prison si non l’enfer,lui et ces semblables.qu’ils ont detruit l’Algerie au non de leurs maîtres « cia /sioniste et les toutou du golfe

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