La CIA, les Saoud, le wahhabisme et le terrorisme

janvier 15, 2016 - 10:56 apdz 0 Commentaire

Par Mohamed Benallal – «Le terrorisme moderne est le moyen par lequel les oligarchies mènent contre les peuples une guerre clandestine qu'il serait politiquement impossible de mener ouvertement.» Citation.
Depuis la naissance de la première société dite primitive, les rapports entre les peuples sont basés avant tout sur des intérêts économiques et Churchill l’avait très bien insinué dans cette maxime : «Entre les pays, il n'y a pas d'amitié, il n'y a que des intérêts !» Dans le même ordre d’idée et suivant les circonstances du contexte géographique, politique, économique et religieux, tout d'abord, il est intéressant de savoir que le royaume d'Arabie Saoudite est une nation contrefaite, c’est un pays très récent puisqu’il est fondé en 1932 par un chef tribal nommé Ibn Saoud. Ce dernier a baptisé son pays par son propre nom. Le pays n’est pas institutionnalisé par une législature de style occidental, simplement, la tribu des Ibn Saoud domine les autres tribus existant dans le Hedjaz. De crainte qu’une autre tribu ne prenne le dessus, le royaume possède deux institutions militaires pour mieux se protéger, une armée nationale et une garde nationale, et l'une surveille l'autre. Les émirs saoudiens et les gouverneurs régionaux font preuve d'une grande considération envers les factions religieuses wahhabites tenantes d'une ligne dure et qui peuvent mener le bal selon leur cadence.
«Qui se laisse guider par son seul profit s'attire haine et rancune.» Citation.
Le wahhabisme n’arrête pas d’enfanter, par césarienne ou par éprouvette, des organismes terroristes made in «takfirisme» en commençant par l’ainé «Al-Qaïda», puis «Daech», ensuite «Al-Nosra» et «Boco Haram» l’africain, «djich e-cham», etc., dont le générateur ou plutôt le géniteur est bien sûr la CIA, la chambre à coucher est bien évidemment le «think tank» de la Maison-Blanche et la salle le Pentagone. Les Frères musulmans, les salafistes et les autres partis islamistes satellitaires soutenus financièrement par les pays du Golfe assurent la pérennité du trône des pétromonarques, leur soutien émane aussi des oligarchies occidentales. Historiquement, avec la parturition du wahhabisme sous les chromosomes de l’ancienne colonie, les intérêts des oligarchies occidentales ont été sauvegardés par les Saoud, et ces derniers se sont servi de ces intérêts comme un moyen utile et efficace pour la destruction des Ottomans ; les premiers à avoir très bien compris l'intérêt du wahhabisme, ce sont les Anglais. Ils ont, dans ce sens, aidé à sa diffusion pour s'en servir comme moyen de démantèlement de l’Empire ottoman. Le grand agent secret de l’Empire britannique était Thomas Edward Lawrence, il a conduit une opération intelligente permettant d’enrégimenter les Bédouins du Hedjaz pour que la Mecque ne soit plus sous la tutelle du califat ottoman. Tout cela avec l’aide et la bénédiction de l’Angleterre qui avait d’autres objectifs dans le long terme. Dans le même cadre historique, les Ibn Saoud avaient conclu le 14 février 1945 un accord nommé le «Pacte du Quincy» (*) entre le roi Ibn Saoud, fondateur du royaume d'Arabie Saoudite, et Franklin Roosevelt, président des Etats-Unis. La durée de cet accord était prévue pour 60 ans ; ces accords ont été renouvelés par le président George W. Bush en 2005 pour une même période en guise d’une nouvelle clause qui aborde le sujet de l'avenir de la dynastie saoudienne, mais surtout du pétrole arabe. Ce nouveau pacte garantit à la monarchie saoudienne une protection militaire en échange d'un accès au pétrole.
«Le fond du problème du terrorisme, c'est l'injustice, la pauvreté, l'exclusion. Il faut le traiter en supprimant ces causes.» Citation.
C’est pourquoi, aujourd’hui, les Etats-Unis soutiennent plus que jamais le wahhabisme par tous les moyens, c’est aussi une raison de plus d’éviter en termes de coût de mettre en place une armada de soldats pour protéger le pétrole. Il suffit de maintenir et de soutenir à la fois les Ibn Saoud, qui se chargeront de mater leur peuple. Ce mécanisme est mis à la disposition des sionistes qui prendront en charge la direction du wahhabisme pour mettre en place des dispositifs permettant de les utiliser à bon escient. Les Anglais ont créé également les Frères musulmans en Egypte qu’Obama soutient fortement. Le wahhabisme est donc une obédience au service du colonialisme, il est servi par des Frères musulmans qui ont pu et su l’instrumentaliser par tous les moyens (médias-politiques-culturels-porte à porte…) : la religion, la pauvreté des gens, les prêches, les femmes dont ils feront impudiquement leur porte-étendard en les drapant de tenues vestimentaires (hijab, burqa, niqab), alors qu'ils les exècrent. Il en va de même de la cause palestinienne, elle aussi, dans de beaux draps lorsque le président égyptien Morsi écrivait une lettre à Netanyahou qui débutait par «cher ami». Il fallait en finir une bonne fois pour toutes avec ce peuple incassable devenu encombrant pour les Israéliens, les Occidentaux les ONG, les Américains et les Arabo-sionistes, ce fantastique peuple palestinien qui est source de tensions dans le monde, et ce, depuis 1948. Un plan diabolique pensé et conçu par les Américano-sionistes pour préparer cette confrérie islamique via l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie afin de reconstituer la ouma islamique via le califat comme au premier temps. Les guerres sont menées par des bandes sanguinaires qui font rage aux Philippines, en Afghanistan, en Tchétchénie, en Irak, en Syrie, en Somalie, au Soudan, en Libye et en Afrique. Un conflit vient d’éclater au sein du monde islamique, entre les chiites et les sunnites. Les principaux Etat sunnites, l'Arabie Ssaoudite et la Turquie s’opposent à l'Iran, ainsi qu'aux chiites de l'Irak, de Syrie et du Yémen. Parallèlement, Israël fait beaucoup d’efforts pour que les responsables occidentaux et les Arabo-sionistes lui donnent un coup de pouce pour réaliser son rêve du grand Israël. D'ailleurs, Bernard-Henri Lévy n’œuvre-il pas dans le même sens, en soutenant fort les «djihadistes» mercenaires des pétromonarques ? Fabius avait bien signifié qu’Al-Nosra faisait du bon travail en Syrie. C'est aux peuples de défendre leurs intérêts ! Ce que font les Occidentaux en exploitant le wahhabisme pour leur compte afin de protéger la richesse en hydrocarbures nécessaire à leur économie mais aussi pour couvrir leurs vassaux et leur «chouchou» dans la région, à savoir Israël ! Cette stratégie conçue par des sionistes «résoudrait» dans le long terme la question palestinienne une fois pour toutes et assurerait la pérennité d'Israël ! La stratégie sioniste se base fort pour parler d´une «nation arabe» ou d’une «ouma islamique», pour signifier et faire accepter en même temps l’idée que les Palestiniens n'ont besoin ni de territoire, ni de drapeau, ni d’hymne national, ni d’identité nationale, ni de quoi que soit qui pourrait les représenter sinon les rayer de l'Histoire tout court… puisqu'ils font partie de la «ouma » ! C’est une question de les mettre ailleurs qu’en Palestine. Par conséquent, la «ouma» s'en chargera :
– la Jordanie était apte pour les accueillir et pour les installer sur son territoire durant la décennie 80 ;
– les territoires désertiques du Moyen-Orient peuvent les contenir du moment que les Arabes sont des Bédouins et, par conséquent, de nature nomade et sans terre ;
– les Israéliens ont occupé un territoire sans peuple (les Bédouins ne sont pas considérés comme peuple par les sionistes, par conséquent, c’est une population sans terre sur une terre sans peuple).
Le malékisme et le soufisme ont servi depuis le temps comme moyen de résistance au colonialisme. Le soufi Emir Abdelkader restera le père fondateur du nationalisme arabe, qui a servi comme moyen de lutte contre le colonialisme français jusqu'à l'indépendance de l'Algérie. On pense aussi à l'hypocrisie des médias arabes, en l’occurrence Al-Jazeera et Al-Arabya, et bien d’autres télés de sédition, le fait d'entendre leurs discours quand ils se lamentent sur le sort des Palestiniens et sur celui de la Palestine, alors que les émirs investissent, pour la prolifération de colonies israéliennes, dans des projets immobiliers, poignardant les Palestiniens dans le dos. Et quand un Erdogan se permet de dire sans aucun remord «qu’Israël a besoin d'un pays comme la Turquie dans la région», on répond no comment!
M. B.

(*) Le pacte du Quincy s’articule sur quatre points (Wikipédia) :
– la stabilité de l’Arabie Saoudite fait partie des «intérêts vitaux» des Etats-Unis qui assurent, en contrepartie, la protection inconditionnelle de la famille Saoud et accessoirement celle du royaume contre toute menace extérieure éventuelle ;
– par extension, la stabilité de la péninsule Arabique et le leadership régional de l’Arabie Saoudite font aussi partie des «intérêts vitaux» des Etats-Unis ;
– En contrepartie, le royaume garantit l’essentiel de l’approvisionnement énergétique américain, la dynastie saoudienne n’aliénant aucune parcelle de son territoire, les compagnies concessionnaires ne seraient que locataires des terrains. Aramco bénéficie d'un monopole d'exploitation de tous les gisements pétroliers du royaume pour une durée d'au moins soixante ans ;
– les autres points portent sur le partenariat économique, commercial et financier saoudo-américain ainsi que sur la non-ingérence américaine dans les questions de politique intérieure saoudienne.

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