Médicaments : une centaine de traitements indisponibles

Lotfi Benbahmed, président du Cnop. D. R.

Pour Lotfi Benbahmed, président du Conseil national de l’ordre des pharmaciens (Cnop), c’est toute la profession de la pharmacie et, bien évidemment, les malades qui souffrent présentement de l’indisponibilité «chronique» d’un certain nombre de produits de soins. Le Pr Benbahmed a fait cette déclaration lors de son passage aujourd’hui à l’émission «L’Invité de la rédaction» de la Chaine 3 de la Radio nationale. L’invité de l’émission laisse comprendre qu’il n’y a pas de maitrise de la gestion des médicaments, notamment ceux traitant les maladies lourdes. Il signale, en effet, que la liste des traitements «s’élargit et se rétrécit» en fonction des «arrivages et non arrivages», imputant cette situation aux restrictions quantitatives des quotas, avec pour conséquences un impact sur les stocks de sécurité.

Sans citer nommément les organismes responsables de ces restrictions, M. Benbahmed met en cause les «instruments de régulation» et appelle les pouvoirs publics à donner les «instructions nécessaires» pour que ces derniers pallient aux insuffisances. L’intervenant relève, de plus, que cette mesure affecte sérieusement l’industrie pharmaceutique nationale, dont il rappelle qu’elle est celle qui, en termes de croissance économique, apporte le plus au pays, «près de 55% de ses produits étant fabriqués localement».

Des médicaments ciblés par les restrictions, M. Benbahmed reconnait qu’il en existe certains dont les prescripteurs «pourraient bien se passer» mais, poursuit-il, il y en a «plus d’une centaine» qui sont essentiels et dont les quantités varient «selon les arrivages et les quotas distribués». Parmi les produits manquant ou en «insuffisance d’approvisionnement chronique», l’intervenant cite ceux utilisés, par exemple, pour des examens ophtalmologiques, les corticoïdes injectables de même que les médicaments destinés aux traitements en oncologie et en diabétologie, une situation qu’il considère «inquiétante».

Le Pr Benbahmed met en garde contre la résurgence de phénomènes spéculatifs entourant les produits de traitement qui existaient auparavant, telle l’importation illégale de dérivés contrefaits «dangereux et préjudiciables à la santé publique».

Ramdane Yacine

Comment (3)

    AMAR MOKHNACHE
    13 juin 2017 - 9 h 43 min

    Entre la volonte de maitriser
    Entre la volonte de maitriser la facture d importation du medicament et le souci de repondre aux besoins de la societe la realite nous confirme souvent que les forces en presence ne sont pas equilibrees et c est toujours le citoyen qui renoue cycliquement avec ces problemes de « disponibilite » auxquels se grèvent desormais le probleme de la qualite therapeutique des « generiques ». Et comme il y a de puissants lobbys dans le secteur -la presse en a souvent parle- le risque de voir des usines « qui gonflent » les pneus et se proposent d etre des industriels n est pas a ecarter AVEC DES RISQUES EN SUS!!
    Il nous manque toujours l unite pour completer la douzaine!!! Nonobsatant la rarefaction des devises et l absence d une alternative professionnelle, nous avons la desagréable impression que les memes problemes des annees 90 reviennent aux moindres secouses economiques. Le pays est trop fragile et souffre surtout de l absence d un projet ! Menager le systeme et le pays n est pas une tâche aisée…

    T'ZAGATE
    12 juin 2017 - 15 h 52 min

    @el wazir (non vérifié) 12
    @el wazir (non vérifié) 12 Jun 2017 – 13:00 , ce que vous dîtes n’est pas aussi faux que certains veulent bien nous faire croire ! Il y a un gaspillage monstrueux de médicaments importés qui ne sont pas consommés et qui finissent dans l’incinération ou dans les poubelles. Il y a des quantités énormes de médicaments génériques qui sont importés alors que leurs effets thérapeutiques sont nuls sinon pas très efficace. Cette association de pharmaciens devraient aussi s’intéresser un peu à la qualité thérapeutiques des médicaments importés en collaboration avec les hôpitaux avec lesquels ils devraient avoir des partenariat pour le suivi des effets des médicaments importés sur les malades ! Ok; l’importation et son corolaire le « commercial » sont importants pour la survie des officines pharmaceutiques et on le comprends, mais la vie est …. vitale et essentielle… pour un malade ! Des questions à …explorer n’est-ce pas ??? !!!

    el wazir
    12 juin 2017 - 12 h 00 min

    des médicament qui manque
    des médicaments qui manquent, dites-vous? vous en savez quoi vous? vous tenez un suivi fiable des stocks dans notre pays? vous avez mené des enquêtes fiables? pour l’affirmer (j’ai l’intime certitude que non) il faut reconnaître la non gestion flagrante de ces aspects par les institutions concernées.
    Parce que ce type d’annonce destinée plutôt a faire peur aux responsables de secteurs de la santé et du commerce afin de desserrer l’étau et libérer les financements et autres autorisations d’importation ne pourra travailler que le profit exclusifs de la mafia du médicament. Le malade lambda, personne, dans notre système de santé, n’en fait cas. Sinon comment expliquez vous ces tonnes de médicament périmés qu’on jette a la décharge annuellement???

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.