L’Algérie manque d’hommes ?
Ministre, ambassadeur, sénateur, les commis de l’Etat, comme ils se font appeler – avec une pointe de fierté qui se justifie pourtant de moins en moins – passent d’un poste à l’autre, comme dans un jeu de chaises musicales, et personne n’est en mesure de deviner lequel ils préfèrent bien que la tendance soit plutôt à celui d’ambassadeur, loin des tracas de la vie nationale et, le plus souvent, près de la retraite. On raconte que même la retraite de certains d’entre eux est envisagée dans cet ailleurs, à l’étranger, où sont réunies les conditions d’une «vie meilleure». Pour la première fois, sans doute, tout le monde aura lu la liste des sénateurs désignés par le chef de l’Etat. Une chose est sûre : elle a fait jaser. Les commentateurs n’ont pu s’empêcher d’évoquer une opération de recyclage. Elle comprend les noms de personnalités qui occupaient le poste de ministre dans le gouvernement précédent et qui n’ont même pas eu le temps de goûter au farniente que procure l’éloignement des centres de décision. C’est comme si la nation reconnaissante offrait à ses anciens ministres une vraie sinécure avec des salaires mirobolants et des avantages royaux, sachant que le Conseil de la nation est plus «avantageux» que l’Assemblée populaire nationale : le mandat y est plus long, avec la possibilité, si la chance est souriante, de le prolonger indéfiniment quand on est dans le tiers présidentiel. L’autre angle de lecture qu’offre la liste des nouveaux sénateurs est nettement plus politique. Des «militants» du FLN et du RND engagés dans les opérations de redressement de leurs partis respectifs reçoivent la caution de l’Etat. Autant dire, un encouragement pour qu’ils poursuivent leur mission visant à dégommer Abdelaziz Belkhadem maintenant qu’Ahmed Ouyahia a été mis sur la touche. Le secrétaire général du FLN entendra-t-il le message qui lui semble destiné ? La suite du feuilleton FLN nous le dira.
Kamel Moulfi
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