Algérie : plus de 7 500 femmes victimes de violences en neuf mois
Plus de 7 500 femmes ont été victimes de violences en Algérie durant les neuf premiers mois de l’année en cours, a indiqué lundi à Alger la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Fafa Sidi Lakhdar Benzerrouki.
«Les services de la sûreté ont recensé pas moins de 7 586 cas de violences à l’égard des femmes depuis le début de l’année jusqu’au mois de septembre de l’année en cours», a déclaré à la presse Mme Fafa en marge d’une journée d’étude sur la violence à l’égard de la femme en Afrique.
Estimant que ce chiffre «est loin de la réalité», elle a précisé que «de nombreuses femmes victimes de violences ne déposent pas plainte et ne recourent pas à la justice en raison de facteurs socioculturels», ajoutant que «dans la plupart des cas, les agresseurs sont des membres de la famille et des proches».
Concernant la journée d’étude organisée par le CNDH sous le slogan «Fin des violences à l’égard des femmes en Afrique» à l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la présidente du CNDH a indiqué qu’elle vise à sensibiliser sur ce phénomène, rappelant les pas franchis par l’Algérie qui a introduit depuis 2015 des dispositions coercitives dans le code pénal et ratifié le protocole de Maputo en septembre 2016.
Cette journée d’étude, qui coïncide avec la célébration du 30e anniversaire de la création de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), a vu la participation d’acteurs institutionnels et non institutionnels en charge de la thématique, notamment des personnalités féminines connues pour leur attachement aux droits des femmes et à leur engagement sur les plans national et continental.
Dans son allocution à cette occasion, le coordinateur de l’ONU, Eric Overvest, a salué les efforts consentis en matière de lutte contre la violence à l’égard des femmes par l’Algérie qui criminalise ce phénomène répandu à travers le monde.
De son côté, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia, a fait état de l’élaboration en cours d’une stratégie, en partenariat avec tous les secteurs concernés, visant à «sensibiliser les femmes victimes de violences à l’importance de dénoncer leurs agresseurs», soulignant que les chiffres avancés par les différents services concernant les violences faites aux femmes «ne reflètent pas la réalité».
Pour sa part, Nadia Aït Zaï, avocate et militante des droits de l’Homme, a proposé la mise en place de mécanismes pour protéger les femmes qui déposent plainte auprès des instances judiciaires.
R. N.
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