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L’avocat algérien de Christophe Gleizes recadre sévèrement les médias extrémistes français

Par Kamel M. – A quelques heures de l’ouverture du procès en appel du Français Christophe Gleizes, prévu ce mercredi à Alger, son avocat algérien, Maître Amirouche Bakouri, a vivement dénoncé l’attitude des médias français qu’il qualifie d’ «extrémistes». Dans un entretien à France 24, l’avocat a reproché à ces rédactions de «parasiter le travail de la défense» en présentant son client comme un «otage», une formulation qu’il juge mensongère, dangereuse et nuisible à la sérénité de la procédure judiciaire en cours.

Selon Maître Bakouri, Christophe Gleizes «n’est pas détenu en raison de ses activités professionnelles», mais en application du droit algérien. Condamné en première instance pour un délit, celui de non-respect des conditions de son visa touristique, il lui est reproché d’avoir exercé des activités professionnelles non déclarées sur le territoire algérien. «Il n’a jamais été question d’un crime, et encore moins d’un quelconque acte pouvant justifier les termes utilisés par certains médias en France», a insisté l’avocat, rappelant que son client continue de bénéficier pleinement de la présomption d’innocence et qu’il n’est passible que d’une amende allant de 500 000 à 1 000 000 de dinars (approximativement de 3 500 à 6 500 euros).

Le ton ferme de Maître Bakouri traduit une exaspération face à ce qu’il estime être une campagne médiatique française «orchestrée pour politiser un dossier judiciaire ordinaire». Selon lui, ces prises de position médiatiques ne servent ni la justice ni la défense, et risquent même de «faire dérailler la compréhension du dossier auprès de l’opinion publique». Il va plus loin en affirmant que cette narration d’un prétendu «otage» ne contribue qu’à «aggraver inutilement les tensions diplomatiques» entre Alger et Paris.

L’avocat se montre pourtant confiant quant à l’issue de l’audience de ce mercredi. «Nous sommes sereins. Le dossier est clair, les faits sont établis, et rien n’indique que la justice algérienne ne respectera pas les garanties auxquelles toute personne poursuivie a droit», a-t-il assuré. Cette confiance, a-t-il dit, repose également sur le comportement du prévenu, qui «coopère pleinement» avec les autorités algériennes depuis le début de la procédure.

Maître Bakouri a également tenu à souligner la qualité de traitement dont bénéficie son client, réfutant toute accusation d’hostilité ou d’entrave aux droits de la défense. Il a rappelé que l’Etat algérien avait accordé un visa à la famille de Christophe Gleizes dans des délais très rapides, afin de lui permettre de lui rendre visite. Le même geste a été effectué pour l’avocat français Emmanuel Daoud, collègue de la défense, qui se trouve actuellement à Alger pour plaider aux côtés de Maître Bakouri lors de l’audience en appel. «C’est la preuve que les autorités facilitent le travail de la défense, contrairement à ce qui est prétendu dans certaines tribunes médiatiques», a-t-il martelé.

L’avocat algérien a appelé les médias français à «faire preuve de responsabilité» et à cesser d’instrumentaliser ce dossier à des fins politiques. «Laissez la justice suivre son cours !» a-t-il lancé, estimant que seule une approche apaisée permettra d’éviter que cette affaire judiciaire ne devienne un nouveau point de friction entre les deux pays.

K. M.

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