Le Maroc et la Tunisie enterrent l’UMA et complotent contre l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Après le Maroc, la Tunisie va rejoindre, d’ici la fin de l’année en cours, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), annonce le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed.
La Tunisie jouissait, déjà depuis juin dernier, du statut de membre observateur dans cette organisation panafricaine reprise en main par la France depuis, notamment, son intervention au Mali et dans toute la région du Sahel, sous couverture de la lutte antiterroriste.
Avec cette adhésion, le voile est levé sur une conspiration maroco-tunisienne visant clairement à isoler l’Algérie, alors que les dirigeants des deux pays, le Maroc et la Tunisie, ne ratent aucune occasion sur les tribunes internationales pour accuser l’Algérie d’être à l’origine du blocage que connaît l’Union du Maghreb arabe (UMA) depuis des années. Or, par cette reconversion, les Tunisiens viennent d’enfoncer le dernier clou sur le cercueil de l’organisation maghrébine.
Le chef du gouvernement tunisien justifie l’adhésion de son pays à cette organisation qui, comme son nom l’indique, ne concernait à l’origine que les pays appartenant à la sous-région d’Afrique de l’Ouest, par son «ambition» de mettre en place un partenariat solide avec les pays africains, «dont l’objectif, explique Chahed, est de garantir un développement durable des ressources humaines et préserver la dignité des peuples africains».
Reprenant des arguments usités par les dirigeants marocains sur ce registre, le chef du gouvernement tunisien estime que «le repositionnement de la Tunisie sur le continent africain reste tributaire d’une action diplomatique globale qui accorde une place de choix à la communication culturelle et les échanges économiques». Comme le royaume du Maroc, la Tunisie cherche en fait une forme de protection dans cette Françafrique new look dont la Cédéao est aujourd’hui la principale matrice.
En proie à une grave crise économique qui l’a plusieurs fois plongée dans une situation de cessation de paiement, la Tunisie survit grâce aux aides internationales. Après avoir placé tous ses espoirs dans la conférence internationale organisée en 2016 avec plusieurs opérateurs étrangers, et dont l’objectif urgent était de sauver l’économie tunisienne d’une faillite imminente, le gouvernement redécouvre aujourd’hui l’Afrique et espère y trouver des ouvertures, des sous-traitances pour relancer une économie au bord de l’asphyxie.
R. M.
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