Bouhadja va demander à Bouteflika un avis clair et définitif sur son sort
Par R. Mahmoudi – La majorité parlementaire poursuit tranquillement ses formalités de destitution du président de l’APN, Saïd Bouhadja, comme si tout le processus était régulier. Ainsi, sans surprise, la commission des affaires juridiques, composés de membres loyaux, vient d’entériner la vacance du poste de président, «constatée» la veille par le bureau de l’Assemblée, constitués des huit vice-présidents, mais sans la présence du président.
Ladite commission devrait élaborer un rapport, qu’on imagine déjà prêt, qu’elle va soumettre, dans une semaine, pour adoption en Assemblée générale. Suite à quoi, un nouveau président de l’APN sera élu dans un délai de 15 jours, comme le veut le règlement intérieur de l’Assemblée.
La question est maintenant de savoir ce que fera entre-temps Saïd Bouhadja, lui qui conteste foncièrement la décision prise par la majorité depuis le début et qui, certainement, ne va pas rester les bras croisés. Parallèlement aux recours traditionnels qu’il a prévus, dont un au Conseil constitutionnel et une plainte devant la justice, bien que, selon certains constitutionnalistes, les actes parlementaires ne soient pas reçus par la justice, Saïd Bouhadja compte, selon des sources recoupées, s’adresser directement au président de la République pour lui demander un avis clair et définitif sur son sort : doit-il partir ou rester ?
Bouhadja a affirmé avoir déjà envoyé un rapport sur la situation qui prévaut au sein de l’institution qu’il présidait (la préside-t-il toujours ?), mais par l’intermédiaire de tierces personnes qu’il n’a jamais citées. Cette fois-ci, il peut s’adresser au Président par le biais d’une lettre ouverte, une façon de prendre à témoin l’opinion publique ou alors à travers un message qu’il peut lire lors d’une conférence de presse.
Si Saïd Bouhadja reste à ce point suspendu au verdict du chef de l’Etat, après tout ce qui s’est passé, c’est qu’il est, logiquement, décidé à ne pas reconnaître les résultats de l’élection programmée pour la nomination d’un nouveau président du Parlement. D’où le risque, pour les députés, de se retrouver dans une Assemblée bicéphale.
R. M.
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