Ce que pourrait signifier la nomination du nouveau «gouvernement»
Par R. Mahmoudi – Selon des sources concordantes, le président de la République devrait annoncer sa démission dans les prochains jours, prenant ainsi tout le monde à contrepied, après deux jours de tension extrême et de guerre psychologique, provoquées par le nouvel appel du chef d’état-major de l’ANP à l’application de l’article 102 de la Constitution, émaillé de menaces et d’accusations gravissimes contre des personnalités supposées proches du Président.
Ainsi, la nomination d’un nouveau gouvernement, sous la conduite de Noureddine Bedoui, semble-t-elle participer de cette démarche globale qui avait déjà été avancée au lendemain du premier appel lancé par le général Gaïd-Salah pour l’application du fameux article 102. On comprend donc mieux, maintenant, l’absence de réaction du Conseil constitutionnel, qui était censé répercuter la demande à l’institution législative pour permettre la mise en marche du processus de destitution du chef de l’Etat. Selon des sources, Tayeb Belaïz attendait, pendant ce temps-là, «un ordre franc et direct» du président Bouteflika pour pouvoir enclencher le processus.
La sortie intempestive de Gaïd-Salah, qui menaçait cette fois-ci d’appliquer les articles 7, 8 et 102 – et, plus encore, de passer à la contrainte physique –, aura eu comme effet de décider le chef de l’Etat et son entourage à trancher maintenant et à ne plus attendre. De ce point de vue, les pressions accrues de Gaïd-Salah semblent avoir eu l’effet escompté. Son départ avant la fin de son actuel mandat et la mise sur pied, aussi bâclée soit-elle, d’un gouvernement de transition étaient les deux conditions nécessaires pour éviter un vide institutionnel qui peut avoir des répercussions dangereuses sur la stabilité des institutions et du pays en général. Aussi une éventuelle démission réduirait-elle la transition de 45 jours, comme le prévoit la Constitution.
R. M.
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